Ces lettres d’hier …
Vivre ensemble, c’est communiquer, échanger des idées, s’amuser à des joutes verbales, jongler avec l’humour.
Je pense souvent à mes tendres années où nous échangions par le biais de lettres écrites au stylo plume, des pages et des pages pleines d’émotions. J’ai souvent la nostalgie de ces missives, de l’émotion que j’avais en les ouvrant anticipant leurs contenus, les petits secrets que l’on se chuchotait. Déjà, à quinze ans, j’aimais voir les mots s’animer, danser, m’emporter vers un monde qui n’était pas le mien, entrainant mes amis dans mon univers. Durant des années j’ai écrit des dizaines de lettres par mois, en recevant tout autant. Aujourdhui, les mails, les SMS ont effacé les lettres, laissant place à des échanges insipides, anonymes, car nous ne savons jamais qui se cache vraiment derrière un mail reçu, sans véritable saveur.
Recevoir une lettre est un des plus beau cadeaux que l’on peut recevoir, le plus bel acte d’amour ou d’amitié que l’on peut offrir. Je suis triste pour ces personnes qui refusent un tel présent, qui vont parfois jusqu’à dénigrer les sentiments de l’autre parce que les mots laissés sont trop durs à entendre.
Nous traversons une époque où la galanterie n’existe plus, où les gens vont droit au but sans prendre de raccourcis, sans se poser de questions. Comme était douce cette époque où les hommes faisaient une cour raffinée, tentant de séduire l’élue par un zeste d’humour, par des échanges d’idées, par une rose offerte. J’ai toujours adoré ces hommes mystérieux dont le silence parlait plus que les mots, utilisant le vouvoiement comme une caresse. Ce temps semble révolu. De nos jours, les relations sont souvent mitigées rythmées par l’ennui ou simplement le sexe.
Ah, où sont les lettres d’antan qui nous faisaient rêver ?
Et si nous osions reprendre la plume pour quelques secondes, pour juste tracer entre les lignes quelques émotions qui ne peuvent être écrites, juste pour toi qui me lis, juste pour que tu saches, ou pas, ce que crie l’écho du silence.
Doucement, une à une, le matin j’ouvre les pages du net, mes courriels, les publication. Tu as raison, il en est tant de fades, mornes, inexpressives à l’ennui.
Et puis il y cette page qui s’ouvre, la tienne, ton blog (je n’aime pas trop ce mot, je préfère recueil) son fond brun de jute, son côté sépia. Et je fond dans les malles du grenier de ton esprit, ces petites lignes si fines que le matin, comme ça, presque à froid, elle ne sont pas faciles à lire. Mais je m’en délecte chaque fois. tu le sais, « j’aime » très souvent, et je laisse de temps en temps un mot, comme aujourd’hui, une phrase ou de longs paragraphes. J’ai plaisir à argumenter avec toi…
Ce ne me sont pas des missives, mais tout de même, un coup quasi quotidien, une fraîche bouffée de lettre… qui me séduit si souvent.
Et je sais, tu me l’as dit, que aimes parfois ce que j’écris aussi. Ce ne sont pas entre nous des échanges mais je crois que nous nous guettons comme on attend le facteur. Alors une lettre oui, c’est ainsi que je les prends, ces mots parfois essoufflés d’avoir tant à dire, ces clin d’œil où perle, mais oui, parfois tant d’amour.
Merci
Merci, tu as tout à fait raison …