( 6 mars, 2017 )

Quelques mots …

 

Quelques mots …

 

 

Je suis une petite plume noircissant des pages blanches telle une caresse, une petite plume qui grince sur le papier, une petite plume insignifiante dont seuls les mots importent. Telle une danseuse étoile faisant des pointes, ma plume virevolte, tourne, attrapant au passage toutes les émotions de ce monde qui s’effrite. Elle est là, simplement pour tenter de dessiner quelques rayons de soleil dans la morosité de la vie, un peu de vérité dans ces sourires qui pleurent.

Merci à mes fidèles qui chaque jour me poussent à quelques minutes d’inspiration, des mots en vrac, glissés sur la pointe de ma plume, des mots de l’âme, du coeur .

Un manuscrit dans l’oeuf ? Qui sait …

 

 » À vous,

Une page s’est tournée ou plutôt devrais-je dire, une porte vient de se claquer. J’ai essayé d’avancer le pied pour l’empêcher de se bloquer, mais j’ai renoncé. Bien malgré moi, le bruit m’a fait sursauter. Pourtant, j’ai lutté, refusant de voir le livre se fermer, j’ai tenté de faire taire les tambours de mon coeur qui hurlaient. Je ne sais plus rien, suis-je devenue amnésique de ma vie ? J’ai l’impression d’avoir tout oublié, enfin presque tout, certains morceaux ont du mal à se détacher. J’ai oublié votre nom, votre visage, j’ai oublié votre sarcasme, vos coups, j’ai tout oublié, presque tout. Je ne vous en veux même plus puisque je ne sais plus qui vous êtes, l’ai-je même su un jour ? Je n’en sais rien, je ne crois pas, je sais juste que je suis là face à cette porte fermée, je vous ai laissé derrière à tout jamais, vous pouvez disparaître, crever, au fond, je m’en moque, je me moque de tout, je me moque de vous. Qu’est-ce que vous fûtes stupide ! Vous avez voulu me broyer,  me détruire, vous avez tout essayé même les pires ruses cachées. Vous m’avez enfoncée dans les sables mouvants, refusant de me tendre la main, pire la lâchant au moment où j’en avais le plus besoin. J’ai failli me noyer, soudain la porte s’est doucement ouverte, et j’ai vu une lumière arriver. Toi, vous n’étiez que noirceur et méchanceté, visage crispé, poings serrés, traits figés, je mourrais d’envie de vous frapper. Plus j’avançais, plus vous vous effaciez , vous n’étiez plus qu’une ombre, un souvenir éteint.

Pourquoi alors continuais-je à tant souffrir ? Pourquoi tous ces efforts sont-ils vains ? Qu’est-ce que je cherchais ?  Qu’est-ce que j’espérais ? Qu’est-ce que je voulais ? J’ai erré des jours dans les limbes à la recherche d’une réponse, j’ai marché dans le vide sur un fil tel un funambule, j’ai couru espérant échapper à mon destin, et toujours votre ombre était là, non loin à me narguer. Mon coeur criait votre nom, mes larmes vous repoussaient, mon corps vous désirait.

Alors ma plume a osé dessiner cette poignée avec laquelle je vais définitivement vous enfermer. Je vais y déposer mes derniers souvenirs, je vais même m’arracher mon coeur et le laisser battre de l’autre côté, je vais juste continuer sans amour, sans peur. Je franchis cette porte le corps léger débarrassé de tous sentiments. Une page s’est tournée, une porte vient de se fermer, et moi de mon côté, je ne sais plus ce que veut dire le mot aimer puisque je vous ai définitivement rayé, enfin, c’est ce que je veux penser, car au fond, comme j’aimerais que tel superman, cette porte, d’un coup d’épaule, vous puissiez la faire exploser. »

 

 

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