( 2 avril, 2017 )

Bilan, paradis ou enfer ?

Trois ans que je me promène dans ce milieu très fermé, celui de l’édition. Dix livres édités, cinq en édition alternative, cinq en maison d’édition classique, un nombre à quatre chiffres de livres vendus. L’heure du bilan est arrivée. J’ai vécu une merveilleuse aventure, rencontré des personnes exceptionnelles qui m’ont apporté gentillesse et aide. J’ai également croisé d’autres personnalités, manipulatrices, prêtes à tout pour réussir.
Je m’étais donné dix manuscrits à écrire pour être reconnue. Pari réussi ! En moins de trente heures tout mon stock fut vendu au salon de Paris.
Satisfaite ? Non, je ne veux pas de la célébrité, je veux ma paix et mon calme. Je sais que j’ai atteint mes limites. Je n’ai pas envie d’être écrivain, je veux juste rester un petit auteur de l’ombre. Je sais que c’est dur à comprendre, car vous êtes si nombreux à vouloir le devant de la scène, à être prêt à tous les compromis pour vous trahir. Je ne suis pas tout le monde. Je n’ai pas besoin de cette reconnaissance publique. Pire, je la refuse. Je ne suis que des mots, rien de plus.
Lors de mon passage au salon de Paris, j’ai assisté à des scènes hilarantes où le désir d’écraser le roman de l’autre était digne d’un film burlesque.
Je ne suis pas à ma place dans ce milieu. Ces sourires, ces compliments dégoulinants, ces caresses, tout ce beau monde me semble tellement artificiel. Naïveté qui m’avait incitée à croire certaines confidences, untel détestant unetelle et là, subitement, l’image se fige, tout n’était que miel et mensonges.
Le rideau se déchire. La confiance s’écroule.
Ceux qui me côtoient savent que jamais je ne jouerai la carte de l’hypocrisie. Si j’aime, si j’ai confiance, c’est sincère. Une fois que le masque se fissure, je lâche l’affaire, je n’y crois plus.
Alors oui, ma décision est prise, je reste un petit auteur de l’ombre, je refuse la lumière. Je veux retrouver l’envie de créer, de dessiner des rêves, et je ne peux le faire dans l’enfer de l’hypocrisie, de ce milieu empli d’auteurs frustrés prêts à tout pour « passer devant ». Comme si les mots ne pouvaient être partagés, comme si détruire l’autre pouvait offrir une minime chance.
Le monde de l’édition est un paradis pour ceux qui aiment les feux de la rampe, pour ceux qui ont besoin de briller, et un enfer pour ceux qui croient dans leurs rêves, qui écrivent juste par pure passion, qui n’ont rien à prouver.
Maintenant ? Je vais plonger dans mes mots, juste pour moi, pour mon lectorat, en fait pour toujours conserver  ce plaisir unique d’écrire.

1 Commentaire à “ Bilan, paradis ou enfer ? ” »

  1. Nell dit :

    Oui bon choix ! Milieu de requin fuis à toutes jambes sinon tu seras dévorée

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