Réservée, tu as dit ?
Vous avez été nombreux à réagir à la lecture de mon interview sur le mot « réservée » me concernant. Il semblerait que vous soyez plus tolérants que certains en prenant ce défaut comme une qualité, et je vous en remercie.
C’est quelque chose que je ne changerais pas même si on m’offrait un pont d’or. Je suis une sauvage, atypique, je n’aime pas le monde. J’ai la chance de vivre avec un conjoint qui me ressemble, ce qui poserait problèmes sinon. Ne croyez pas que je fus toujours la tête dans le sable. J’ai eu mes heures de folie, à hurler dans des concerts bondés, à danser dans des soirées endiablées, mais comme je me suis lassée de ce bruit, de ce monde. J’aime les personnes en tant qu’individus, non dans un groupe de masse. J’ai beaucoup de mal à supporter à mon travail les heures de réunionnites où il ne se passe rien de constructif ou les repas bruyants au cours desquels chacun parle sans écouter l’autre.
J’aime entendre, comprendre ce que j’écoute. Mes interlocuteurs ne sont pas de simples marionnettes, mais des entités à part entière que je respecte.
Dernièrement, j’ai été spectatrice, c’est le mot, d’une joute verbale entre un groupe de personnes Lors d’une réunion. Réservée, dans mon coin, on m’avait oubliée. Je pense aujourdhui être la seule à pouvoir retranscrire l’échange hypocrite qui s’est déroulé sous mes yeux. Des personnes se détestant, transformées en gros bonbons sucrés, dont chaque mot, chaque mensonge devrais-je dire, ressemblait à une caresse. Certaines personnes sont douées pour ce mode de fonctionnement. Moi, cela me révulse, et vous comprendrez que plutôt que me transformer en ce que je ne suis pas, je préfère rester en arrière-plan, petit cocon douillet où je me sens bien. Dernièrement, un petit plaisantin s’est encore amusé ( curieusement, c’est à chaque sortie de mes romans que cela arrive) à publier des photos prises au salon sur des réseaux sociaux divers où je n’autorise pas ma photo. Tout le souci d’Internet où chacun met en public la vie privée des autres ! Je n’ai rien contre le partage de mes livres, mais juste de la com et non de l’usurpation en moins de cinq heures, sans parler des propos lubriques reçus en messages privés. Heureusement que j’ai de vrais amis qui veillent au grain, tout est rentré dans l’ordre. Quelqu’un qui n’est pas réservé aurait adoré ! Moi, cela m’a révulsée.
Alors oui, réservée, sauvage, je signe une fois de plus. Ce n’est pas moi qui irai vers les autres s’ils ne veulent pas de moi, qui m’imposerai sans qu’on me le demande.
Par contre, si vous savez entendre parler les silences, n’hésitez pas à m’inviter à prendre un thé ! On s’entendra certainement !
Longtemps, dans un service où je travaillais, était affiché un petit poster illustrant très bien la phrase phare qui y était écrite : « dans le silence de la nuit s’entassent tous les bruits ».
Je trouve que ce dont tu parles s’illustre bien par cette phrase, la nuit comme une cessation d’agitation mondaine, ébats publics et autres mascarades. Dans notre silence viennent mourir le bruit des autres; Et c’est bien je trouve…
Si tu permets, plus que de la réserve, je te trouve perchée dans l’expectative. Oui, tu sais très bien réagir sur les situations qui le réclament, hors réserve donc ^_^
Et tu fais bien, comme le font bien tous ceux qui agissent ainsi pour le respect de ce qui a droit à s’exprimer sans… charivari !
Je préfère les gens réservés aux matoux vus qui se pavanent. Et vous avez double mérite à vendre autant. Ceci étant je vous ai croisée au salon et même si vous êtes réservée vous n’êtes pas sauvage du tout et votre sourire fait du bien. Vous êtes une bien jolie personne madame.