( 11 avril, 2017 )

S’apitoyer sur soi-même, piège ou réalité ?

Suis-je entrain de perdre mon empathie légendaire ? Certainement ! Je ne supporte plus ceux qui ne cessent de s’apitoyer sans cesse sur eux-mêmes, prenant les autres de haut, jugeant qu’eux seuls sont des victimes, qu’eux seuls ont vécu de terribles douleurs. Dans la vie, nous subissons tous de terribles claques qui nous font tomber, trébucher, qui nous font perdre ceux que nous aimons, mais se conforter dans une position de victime, est pour moi une forme d’irrespect. Il y a un temps pour tout, et comme me disait ma maman, « pleure en silence, mais ne prends pas les autres pour des éponges ». Enfant, je ne comprenais pas le sens de cette phrase. Adulte, je l’ai appliqué, n’encombrant pas mes amies de plaintes constantes. C’est un peu l’histoire du berger et du loup. À trop pleurnicher, on n’a plus envie de compatir. La faille se creuse, l’incompréhension, le miroir se brise.

Nous dessinons la vie que nous voulons construire et nous ne sommes pas de perpétuelles victimes de la vie. Les déprimés perpétuels, les fatalistes, les frustrés, j’en ai ma claque. Être emphatique et tendre la main lorsque l’autre faiblit, oui, entendre non stop le mur des lamentations, c’est sans moi.

Et oui, c’est bien triste que untel ait perdu son boulot, mais inutile de m’entraîner dans ce négativisme ! Un travail, cela se retrouve ! Dramatique cet autre qui a perdu sa mère si jeune, mais je ne suis pas un substitut, et je dis stop, la vie continue.

S’apitoyer revient à manquer de respect envers ces malades qui souffrent chaque jour physiquement, car eux ont le droit de hurler leur douleur, et rare ceux qui le font.

S’apitoyer revient à mépriser tous ces dépressifs, et notre monde dégouline d’angoisses, qui se battent pour garder la tête hors de l’eau, pour se lever et sourire, car déjà rien que se lever est parfois difficile. Alors non, ceux qui inlassablement durant dix minutes de discussion balancent leur position de victime, je ne peux plus !

Je pense avoir croisé dans ma propre vie toutes ces peines la perte d’un enfant, la mort de mon père, un divorce, une trahison, des choix à faire, la maladie, et je suis toujours debout. Pas de recette miracle, juste un peu de bon sens ! Je suis quelqu’un de réservée et ma douleur m’appartient. Je ne vais pas pourrir la vie des autres en me métamorphosant en mur des lamentations. Il y a toujours un magnifique soleil derrière les nuages, et j’ai fait ce choix. Penser à ce soleil, toujours ! Et désolée si je ne pleure pas sur votre vie, mais je ne suis payée pour. Autant si vous avez besoin de pensées positives, de bras pour vous soutenir, je serai là, autant ceux qui ne savent que se servir de leurs malheurs pour manipuler les autres, ne tentez même plus ! Je suis aux abonnés absents, et pour longtemps !

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