( 30 avril, 2017 )

Tout ce que j’aurais voulu te dire,

Le vague à l’âme est une émotion qui n’a rien de terrifiante. Ce n’est pas un signe de dépression ou de folie, raccourcis faciles du siècle dernier, c’est juste un instant de nostalgie. Plus on vieillit, et moins on y échappe, simplement parce que notre expérience s’enrichit, notre réflexion aussi. Là où avant il n’y avait que folie, il n’y aura plus que regrets. Les rires se font plus rares, les yeux se font plus secs, le coeur se fait plus dur. La vie se dessine sous la forme d’un énorme sac en toile, lourd si lourd, que parfois avancer fait mal.

Pourtant, au milieu de cette tourmente, à l’intersection de ces routes que l’on a pu croiser, il en reste toujours certaines qui ne s’effacent pas, malgré les ans.

Terriblement absurde allez-vous me dire de continuer à s’aventurer dans de tels souvenirs, à creuser dans le sable pour déterrer un mot, un seul, pouvant nous aider à comprendre, nous offrir le courage de pousser cette lourde porte. Ne croyez pas que l’on n’a pas tout fait pour la claquer, on s’est même cassé le dos tellement elle était lourde. Mais voilà, elle est restée entrebâillée, un peu comme si elle nous faisait un grand pied de nez, un peu comme si elle nous incitait à encore imaginer, fichue imagination, que le banc est encore libre, même s’il a certainement été repeint, même si les fleurs autour ont changé, même si … un soupçon de peut-être, simplement pour pouvoir enfin lui dire à quel point il a compté, à quel point mon coeur a saigné, mais surtout que rien n’a changé malgré le temps, et qu’il suffit qu’un jour, tout comme moi aujourdhui, le vague à l’âme s’engouffre, pouvoir simplement lui dire, qu’il y aura toujours un banc pour venir s’assoir même si c’est une canne à la main, que demain, tant que je vivrais, cette porte ne se fermera pas, simplement parce que c’est trop bête de mettre sous clé des moments heureux, des sourires, des regards, des mots …

Tout cela pour vous dire, je serai là, pour vous, si vous le voulez bien, amis lecteurs, vous, poussez la porte…

Pas de commentaires à “ Tout ce que j’aurais voulu te dire, ” »

Fil RSS des commentaires de cet article.

Laisser un commentaire

|