( 12 avril, 2017 )

L’attente

Nous passons notre vie à attendre. Quelle perte de temps ! J’en viens parfois à me demander si nous ne vivons pas plus dans l’attente que dans l’instant présent.

Certains construisent même leur bonheur dans l’attente à tel point que lors de la réalisation de ce désir, l’amertume s’installe.

J’ai toujours vécu l’attente comme une douleur. L’attente dans ces « salles d’attente » en priant pour que le verdict à venir ne soit pas le plus sombre, l’attente d’un appel dont on rêve qui ne vient pas, l’attente d’un projet qui ne se concrétise pas, et je ne parle même pas des longues minutes chaque jour où j’attends que ma classe s’apaise pour travailler dans le calme. ( Eh oui, bien fini les enfants disciplinés)

La seule attente que je vénère est celle de l’érotisme, cette attente qui se joue sur un fil, presque invisible, sur des sensations à fleur de peau, l’attente du plaisir pur, du désir fou, de la passion, de ce qui en l’espace de quelques secondes va tout effacer, les peines, les larmes, les regrets, pour ne se complaire que dans l’apothéose de la réalisation de cette attente.

Au final, vivons car comme dit le proverbe « À attendre l’herbe qui pousse, le boeuf meurt de faim. »

Moralité : Faites comme moi ! J’ai choisi de ne plus attendre, de juste prendre ce qui devait être et au final, qu’est-ce que je vis mieux !

( 11 avril, 2017 )

S’apitoyer sur soi-même, piège ou réalité ?

Suis-je entrain de perdre mon empathie légendaire ? Certainement ! Je ne supporte plus ceux qui ne cessent de s’apitoyer sans cesse sur eux-mêmes, prenant les autres de haut, jugeant qu’eux seuls sont des victimes, qu’eux seuls ont vécu de terribles douleurs. Dans la vie, nous subissons tous de terribles claques qui nous font tomber, trébucher, qui nous font perdre ceux que nous aimons, mais se conforter dans une position de victime, est pour moi une forme d’irrespect. Il y a un temps pour tout, et comme me disait ma maman, « pleure en silence, mais ne prends pas les autres pour des éponges ». Enfant, je ne comprenais pas le sens de cette phrase. Adulte, je l’ai appliqué, n’encombrant pas mes amies de plaintes constantes. C’est un peu l’histoire du berger et du loup. À trop pleurnicher, on n’a plus envie de compatir. La faille se creuse, l’incompréhension, le miroir se brise.

Nous dessinons la vie que nous voulons construire et nous ne sommes pas de perpétuelles victimes de la vie. Les déprimés perpétuels, les fatalistes, les frustrés, j’en ai ma claque. Être emphatique et tendre la main lorsque l’autre faiblit, oui, entendre non stop le mur des lamentations, c’est sans moi.

Et oui, c’est bien triste que untel ait perdu son boulot, mais inutile de m’entraîner dans ce négativisme ! Un travail, cela se retrouve ! Dramatique cet autre qui a perdu sa mère si jeune, mais je ne suis pas un substitut, et je dis stop, la vie continue.

S’apitoyer revient à manquer de respect envers ces malades qui souffrent chaque jour physiquement, car eux ont le droit de hurler leur douleur, et rare ceux qui le font.

S’apitoyer revient à mépriser tous ces dépressifs, et notre monde dégouline d’angoisses, qui se battent pour garder la tête hors de l’eau, pour se lever et sourire, car déjà rien que se lever est parfois difficile. Alors non, ceux qui inlassablement durant dix minutes de discussion balancent leur position de victime, je ne peux plus !

Je pense avoir croisé dans ma propre vie toutes ces peines la perte d’un enfant, la mort de mon père, un divorce, une trahison, des choix à faire, la maladie, et je suis toujours debout. Pas de recette miracle, juste un peu de bon sens ! Je suis quelqu’un de réservée et ma douleur m’appartient. Je ne vais pas pourrir la vie des autres en me métamorphosant en mur des lamentations. Il y a toujours un magnifique soleil derrière les nuages, et j’ai fait ce choix. Penser à ce soleil, toujours ! Et désolée si je ne pleure pas sur votre vie, mais je ne suis payée pour. Autant si vous avez besoin de pensées positives, de bras pour vous soutenir, je serai là, autant ceux qui ne savent que se servir de leurs malheurs pour manipuler les autres, ne tentez même plus ! Je suis aux abonnés absents, et pour longtemps !

( 10 avril, 2017 )

Les erreurs que l’on ne peut effacer

Du fond de ma campagne ensoleillée, sans Internet, mes pensées s’envolent.

À l’ère de l’informatique, il suffit d’un clic pour effacer un message, un mot mal écrit ou refaire un texte, malheureusement pour les erreurs du quotidien , ce n’est pas aussi simple.  Nous vivons dans une société difficile, où le stress engendre souvent des comportements impatients voire agressifs. Un mot de trop et le mal est fait, et contrairement au traitement de textes, impossible d’appuyer sur la touche « return ».

On se retrouve alors coincés avec ces erreurs. Toute notre vie est jalonnée de ces erreurs que parfois nous reproduisons, par pur mécanisme ou bêtise, ces erreurs que nous gardons honteusement comme de grandes claques, ces erreurs qui nous ont fait tomber, trébucher.

Pourquoi toujours ne garder que le négatif ? Chacun fait des erreurs, c’est le propre de l’homme.  Seul une personne parfaite n’en ferait pas, mais la perfection n’est pas de ce monde, aussi prenons plutôt le bon côté des choses. Nous apprenons de nos erreurs, elles sont la sève de cette vie que nous nous efforçons de construire.

Je parle dans mon dernier roman de cette seconde chance que certaines personnes ont parfois, celle que chacun devrait avoir, cette possibilité de mettre les cartes sur table, de s’ouvrir avec sincérité, cette seconde chance ne peut exister que si on a appris de ses erreurs, sinon l’issue sera inéluctablement un nouvel échec.

S’enliser dans ses erreurs revient à plonger dans une spirale sans fin où les mots s’écrivent sur le papier avec l’impossibilité de pouvoir être gommer.

Longtemps j’ai pensé que l’on devait s’excuser de nos erreurs pour rétablir un équilibre. Je me suis rendue compte que c’était inutile. C’est à nous que les erreurs font du mal. Souvent, l’autre a déjà oublié voire tourné la page, et nous sommes là à ruminer le passé, à nous en vouloir d’avoir tout gâché. Ce qui est fait, est fait.

On ne peut effacer le passé, on ne peut changer ce qui fut.  Peut-être avons-nous rencontré les mauvaises personnes ? Peut-être avons nous fait le mauvais choix ?

Mais sommes-nous les seuls responsables ? À part si nous avons assassiné quelqu’un, la réponse est non. Une erreur ne se fait pas seul, dans un coin. Elle est toujours liée à une interférence avec l’autre, les autres, qui même sans en avoir conscience, aura eu une incidence sur cette erreur.

Il reste un moment où il faut cesser de rester bloquer sur ces erreurs qui pourrissent inconsciemment notre vie. On ne peut pas appuyer sur la touche « supprimer », mais on peut au moins utiliser la touche « avancer ». Laissons une porte entrebaillée pour le jour où l’erreur ne sera plus qu’un souvenir, cessons de la diaboliser, de grossir cette faute de jugement. Elle a le mérite d’avoir été. Et puis, si vous hésitez encore passez commander « 5 Secondes »chez votre libraire. Il sera bientôt en diffusion …

Et n’oubliez pas, l’erreur est de ne pas accepter son erreur !

( 10 avril, 2017 )

Pourquoi j’existe ? Comment est-ce que je sais que j’existe ?

Contrairement à beaucoup, je ne me suis jamais posée la question, parce qu’au fond la réponse m’indiffère. J’existe, c’est une réalité. J’entends souvent des remarques dites trop rapides comme quoi vivre, c’est exister. Je m’oppose à cette idée. On peut vivre sans exister, tout comme on peut exister sans vivre vraiment. Exister, c’est être capable de vivre sa vie sans la subir ( vous sentez la différence), c’est pouvoir prendre du recul et analyser une situation, c’est l’essence même. Bien sûr, dans son absolu, sans vie, pas d’existence.

Je vois déjà la tête de certains qui se demandent si je n’ai pas fumé la moquette ce matin. Non , rassurez-vous, j’avais juste envie de casser un peu cette certitude toute faite comme quoi l’existence n’était que le fait de vivre.

En fait, je ne sais pas pourquoi j’existe, peut-être simplement parce que je sais que je suis vivante, capable de faire des choix, des erreurs. Peut-être au fond sont-ce ces erreurs qui prouvent mon existence, car si j’étais parfaite, ce ne serait pas normal.

J’existe, je le sais, mais je ne sais pas pourquoi je suis « moi » et vous ?

( 9 avril, 2017 )

Ces egos surdimensionnés

C’est avec amusement que je lisais la semaine passée les propos « d’un auteur » à l’ego surdimensionné attestant haut et fort que personne n’écrivait mieux que lui. Je ne dis pas que c’est faux, juste que cette personne est inconnue au bataillon, et que dans un pareil cas, qui peut se mettre en concurrence ? Et surtout pourquoi toujours se placer en position de pouvoir ?

Je n’ose même pas vous parler de ces politiques qui explosent sous le poids de leur égo.

Est-ce l’âge, mais ce désir que certains ont d’écraser les autres, de toujours se mettre en avant, me fatigue. J’ai cité un exemple dans le monde politique, mais rassurez-vous, chaque profession possède un tel talon d’Achille. Dans le milieu de l’éducation, c’est pareil, certains mettront beaucoup de vernis pour un résultat en profondeur très médiocre. Mais notre société est ainsi. Seul importe l’emballage.

Les relations avec les autres vibrent sur le même tempo. Les faux sourires, les « je t’aime  » dits à tout le monde sans véritable valeur. Internet a ouvert un univers visuel où ce qui se voit prendra le pas sur l’invisible.

Je m’y refuse. J’ai choisi de rester hors de cette course à l’ego, de fuir ces masques figés emplis de mensonges. J’ai choisi de rester juste « moi », un tout petit écrivain de rien du tout, une petite enseignante qui se bat contre des moulins à vent, une personne qui croit en l’homme, qui ose se montrer nu, sans artifice.

La vie m’a obligée à sortir de ma naïveté, à évoluer. Avant, j’aurais tenté de convaincre cet auteur que nul n’est parfait, que bien écrire, c’était justement se remettre en questions, aujourdhui , je lis, souris, et soupire … Ah, monde imparfait où se promènent ces égos qui se pensent parfaits ! Grande sera la chute et je prie pour qu’un de ces égos ne prennent le trône en Mai !

( 8 avril, 2017 )

Croire en ses rêves …

 

Dans la béatitude des vacances, j’incite chacun d’entre vous à croire en vos rêves, non dans un but divinatoire ou de réalisation prémonitoire, mais croire que ses rêves pourront un jour se réaliser. Il n’y a aucune magie dans ces mots, mais commencer à visualiser ses rêves incite à faire le premier pas, celui qui doit être fait.

Au départ, nous avons tous caché en nous un rêve, tout bête, que nous n’osons avouer, parce que l’on a peur de paraître stupide, parce que ce n’est simplement qu’un rêve. Et puis, un jour, un mot, lancé au hasard nous pousse à nous poser la question : Et si ? Et si ce rêve pouvait se réaliser ? Alors, il faut choisir foncer, cesser de rêver, agir, poser des pierres solides qui vont maintenir ce rêve.

Ne pas croire que c’est impossible. En dehors du paraplégique qui voudrait marcher, de l’aveugle qui voudrait voir, tout est possible. La vie est ce que nous en faisons, chaque choix va la déterminer, et tout ce qui se fera dans un esprit de paix aura plus de chance de se réaliser. Nous devons apporter à nos rêves l’énergie positive qui va les construire. Se fondre dans un tel but permet d’être simplement heureux, parce que nous avons besoin d’un but, de projets de vie. Rêver, c’est oser repousser ses propres limites et ainsi ralentir la sensation de vieillissement. Seule la mort sera un obstacle à nos rêves sonnant la fin.

Lorsqu’en 2013, j’étais au plus mal de mon existence, n’arrivant plus à trouver un sens à un non sens, j’ai découvert que j’étais capable d’harmoniser mes mots, d’en faire des histoires qui pouvaient toucher, que je pouvais mettre au monde un livre. J’avais pourtant une petite voix à l’intérieur de moi qui me disait de renoncer, que c’était une mauvaise idée, que je n’étais que quelqu’un de très ordinaire, que mes mots n’intéresseraient personne. Je me suis mise à y croire de plus en plus, à façonner mon petit rêve, à cesser de le penser inatteignable.

J’ai cru en mes rêves, j’ai réussi.

23/12/2013-26/03/2017 : dix romans publiés !

Une certaine fierté d’avoir réussi, mais surtout un immense espoir à partager.

Croire en ses propres rêves, c’est donner la chance à tous ceux qui n’osent pas, de leur dire n’hésitez plus, vous pouvez en faire autant. Il n’y a rien d’impossible à réaliser, la seule erreur à ne pas commettre est de prendre ses propres rêves pour ceux des autres. On doit croire en des rêves qui n’engagent que nous, et surtout éviter de rêver des situations où nous englobons des tierces personnes. Toujours se dépasser, pour soi, ne jamais baisser les bras.

Afin que vivent les rêves de chacun à jamais …

( 7 avril, 2017 )

Pourquoi je n’écris pas de nouvelles

Ce type d’écrits très à la mode n’est pas ma tasse de thé aussi bien en tant que lectrice qu’écrivain. Vous êtes nombreux à me faire parvenir des concours de nouvelles, et m’incitant à me lancer. Je l’ai fait avec Edilivre ayant obtenu une place très honorable, mais j’avoue ne prendre aucun plaisir à écrire une nouvelle qui reste pour moi le type littéraire purement scolaire. J’en ai fait quelques unes, deux burlesques sur l’hypocriisie humaine et la trahison ( que tous mes lecteurs avaient pris au pied de la lettre comme si c’était, en dehors de ces deux concepts, du pur vécu mot pour mot) et une sur la maladie de mon fils. Je ne les ai pas publiées, mais m’en suis servie dans Carla.
Réduire à récit à juste deux pages me semble terriblement frustrant, un peu comme si j’assistais à un bon spectacle , et que je devais partir après l’entrée. J’ai toujours adoré lire, et plus le pavé est gros, plus je prends du plaisir, mais me contenter d’une vingtaine de lignes, non, je n’aime vraiment pas. C’est un format que je n’ affectionne pas. Rares furent mes coups de coeur en dehors des superbes nouvelles de Nunzia Beneditti.
Je rappelle pour les novices qu’une nouvelle possède des critères d’écriture précis.
Il faut lancer l’intrigue, son développement, trouver une bonne fin, des personnages importants. Toit doit être dit en peu de mots. J’ai une profonde admiration pour des écrivains spécialistes de nouvelles comme Chedid ou Sartre.
En résumé, je n’écris pas de nouvelles tout simplement parce que je n’y arrive pas, parce que je n’ai aucun plaisir à le faire, et que mon temps étant précieux, je ne le garde que pour le type d’écrits qui me plait.
Ai-je répondu à vos interrogations ? Mais un jour, promis, je tenterai un concours autre que celui d’Edilivre, simplement pour prouver que l’impossible est possible.

( 6 avril, 2017 )

L’importance de la pause.

Chers amis, merci de comprendre la nécessité que j’ai de faire une pause, de m’autoriser à ne rien faire. Pas facile à comprendre pour les autres qui ne cessent de vous solliciter, qui viennent s’imposer dans votre désir de tranquillité.
Depuis Septembre, je suis les deux pieds dans l’étrier, à fond, dans un tourbillon autant professionnel que littéraire. J’ai besoin de silence, j’ai besoin de temps pour me poser, pour me retrouver, pour m’occuper de mon homme, de mon fils, et de moi. Il me restera douze semaines ensuite à travailler, et c’est énorme cette longueur, bien éloignée des fameux rythmes scolaires. Soyez gentils de respecter cette pause vacances, de ne pas m’inonder de messages m’incitant à en sortir. Je suis sur mon blog quotidiennement donc pas très loin. Je reçois chaque jour des messages me demandant d’écrire sur un sujet ou un autre. J’essaie de le faire tout comme les conseils que je relaie à Régis, mais là, je stoppe pour dix jours. Je suis fatiguée. J’ai
du sortir de ma réserve cette semaine pour faire front aux profils qui ont pris pris mes photos pour de mauvaises raisons, aujourdhui, je réagis face à la demande et aux critiques de certains malades Hashimoto qui se plaignent de ma non disponibilité.
Je ne peux aider que si je suis en pleine forme, et ce n’est pas le cas.

Un article chaque jour, oui, même au fond de ma campagne, mais je ne répindtais à aucun message avant la reprise scolaire. J’ai un manuscrit à avancer, des livres à lire, le silence à apprivoiser.

Désolée d’avoir une vie et Merci de la respecter.

 

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( 6 avril, 2017 )

Il est parti …

Elle, du fond de son être l’a retenu, pas assez, il a lâché, il est parti. Il était tout, le roc incrusté dans le sol, les fondations de son existence, celui qui fut avant d’être.
Il avait de ses doigts telle l’argile façonné ses pensées, sa vie, laissant des traces telles des baisers sur le sillon de sa vie. Il était des mots, des idées, des combats. Elle a mis ses chaussons pour ne pas totalement l’abandonner. Il n’était pas parfait, nul ne l’est. Il était juste un homme. Le jour où elle poussa son premier cri, il l’a aimée, sans limite, sans oser lui dire. Il pouvait sentir son petit coeur battre, le sien ne vibrait que pour elle. Ils n’étaient pas deux, ils n’étaient qu’un.
Il est parti. Il ne le voulait pas. Il était encore trop tôt. On ne choisit pas son heure. Il l’a laissée avec ses larmes, ses questions, sa peine. Il aurait voulu lui expliquer, lui dire la vérité. Il n’a pas eu le temps. Mais du fond des limbes où il s’est évaporé, il lui chuchote à chaque instant, que leur amour ne mourra jamais, que même s’il n’est plus là, elle doit pouvoir sentir sa main dans l’ombre la caresser, que ses pantoufles fourrés lui vont si bien aux pieds. Alors, elle essuie d’un geste brusque les larmes qui commencent à sécher, tente un sourire un peu crispé, et dit doucement à l’ombre venue la saluer. « Promis papa, je ne vais pas lâcher, avec toi à mes côtés, je vais y arriver. Donne moi juste encore un peu de temps, le temps qu’il faut pour l’accepter. »

Hommage à une amie dans la douleur …

( 5 avril, 2017 )

Réservée, tu as dit ?

Vous avez été nombreux à réagir à la lecture de mon interview sur le mot « réservée » me concernant. Il semblerait que vous soyez plus tolérants que certains en prenant ce défaut comme une qualité, et je vous en remercie.
C’est quelque chose que je ne changerais pas même si on m’offrait un pont d’or. Je suis une sauvage, atypique, je n’aime pas le monde. J’ai la chance de vivre avec un conjoint qui me ressemble, ce qui poserait problèmes sinon. Ne croyez pas que je fus toujours la tête dans le sable. J’ai eu mes heures de folie, à hurler dans des concerts bondés, à danser dans des soirées endiablées, mais comme je me suis lassée de ce bruit, de ce monde. J’aime les personnes en tant qu’individus, non dans un groupe de masse. J’ai beaucoup de mal à supporter à mon travail les heures de réunionnites où il ne se passe rien de constructif ou les repas bruyants au cours desquels chacun parle sans écouter l’autre.
J’aime entendre, comprendre ce que j’écoute. Mes interlocuteurs ne sont pas de simples marionnettes, mais des entités à part entière que je respecte.
Dernièrement, j’ai été spectatrice, c’est le mot, d’une joute verbale entre un groupe de personnes Lors d’une réunion. Réservée, dans mon coin, on m’avait oubliée. Je pense aujourdhui être la seule à pouvoir retranscrire l’échange hypocrite qui s’est déroulé sous mes yeux. Des personnes se détestant, transformées en gros bonbons sucrés, dont chaque mot, chaque mensonge devrais-je dire, ressemblait à une caresse. Certaines personnes sont douées pour ce mode de fonctionnement. Moi, cela me révulse, et vous comprendrez que plutôt que me transformer en ce que je ne suis pas, je préfère rester en arrière-plan, petit cocon douillet où je me sens bien. Dernièrement, un petit plaisantin s’est encore amusé ( curieusement, c’est à chaque sortie de mes romans que cela arrive) à publier des photos prises au salon sur des réseaux sociaux divers  où je n’autorise pas ma photo. Tout le souci d’Internet où chacun met en public la vie privée des autres ! Je n’ai rien contre le partage de mes livres, mais juste de la com et non de l’usurpation en moins de cinq heures, sans parler des propos lubriques reçus en messages privés. Heureusement que j’ai de vrais amis qui veillent au grain, tout est rentré dans l’ordre. Quelqu’un qui n’est pas réservé aurait adoré ! Moi, cela m’a révulsée.

Alors oui, réservée, sauvage, je signe une fois de plus. Ce n’est pas moi qui irai vers les autres s’ils ne veulent pas de moi, qui m’imposerai sans qu’on me le demande.
Par contre, si vous savez entendre parler les silences, n’hésitez pas à m’inviter à prendre un thé ! On s’entendra certainement !

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