Pourquoi une rupture fait-elle si mal ?
Sujet récurrent que poètes et romanciers ont conjugué à tous les temps. Une séparation amoureuse ou amicale fait mal, qu’elles soient choisies ou non. Lorsque l’on est heureux, que l’on savoure une relation, on ne peut s’imaginer qu’il puisse y avoir une fin. Et puis un jour, cela nous arrive à nous, alors que l’on ne s’y attendait pas, alors que rien ne présageait cet ouragan. On va donc prendre cette rupture qui va s’apparenter à une trahison de plein fouet avec violence. Certaines personnes font une différence entre l’amitié et l’amour, mais il n’y en a pas. Si l’investissement est profond, nous touchons deux sentiments synonymes. Le plus difficile dans une rupture sera le manque d’explications, la rupture violente sans retour, la porte qui claque, la nouvelle annoncée par un tiers, nouvelle à laquelle on ne croit pas, à laquelle on ne veut pas croire.
Celui qui est quitté se sent d’un seul coup dévalorisé, diminué, rabaissé. L’abandon va être un vrai traumatisme donnant naissance au manque. Si l’attachement était sincère, le manque prendra la première place, un manque presque addictif.
Lâches ceux qui rompent ainsi, sans un mot, sans une explication. Se rendent-ils compte que l’autre n’a pu ainsi exprimer sa souffrance ? Qu’il va la garder causant des dégâts pouvant mettre des années à cicatriser ?
Toute histoire a un début et une fin, mais poser des mots sur cette fin est primordial.
Deux personnes ne sont pas obligées de ressentir la même chose, les mêmes émotions surtout au même moment. Ne dit-on pas qu’il y en a toujours une qui aime plus que l’autre ? Un jour pourtant, l’une d’elle peut ne plus trouver sa place, ne se sentant plus bien dans la relation. Il est préférable d’y mettre fin avec douceur, mais non en fuyant, ce qui revient à faire porter la culpabilité complète sur l’autre qui va se demander ce qu’il a fait, ce qu’il a pu dire, ce qu’il est.
En amour comme en amitié, nous avons une responsabilité lourde. Je ne parle pas des petits coups de coeur qui dure quelques semaines. Je parle des relations qui perdurent au-delà d’une séparation, celle à laquelle on pense des mois voire des années plus tard, ces personnes qui nous hantent bien malgré nous, que l’on n’oublie pas, et pourtant on fait tout pour que ce soit le cas. Seulement voilà, rompre, c’est comme se sentir amputé d’une partie de soi. L’amour ou l’amitié, c’est ce qui nous permet de faire quelque chose de nos manques, manque que l’on retrouve en général chez l’autre. On se rencontre pas au hasard. La rencontre n’a pu avoir lieu qu’à cause du choc de ces deux solitudes inavouées. Une séparation va nous renvoyer avec encore plus de violence dans ce manque ce l’autre.
Peut-être est-il nécessaire de se protéger en donnant simplement la possibilité à l’autre d’être le centre de sa propre vie, et non le centre de l’autre. Trouver des personnes là pour élargir notre horizon, et non le réduire, prendre conscience surtout que c’est notre vie que nous menons et à travers elle, notre solitude. L’autre peut nous aider à l’accompagner, mais non la combler.
À chacun d’apprivoiser la rupture, d’en faire une force, une autre réalité, et qui sait,
certains liens qui se sont coupés pour de mauvaises raisons, pourront se renouer, ou pas, l’important est d’avoir su surmonter cette douleur, d’avoir accepté que l’autre puisse avoir eu ce choix, celui de nous quitter, de partir, de ne pas vouloir continuer, tout en nous offrant la possibilité de ne ressentir aucune culpabilité
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