Les mensonges de l’enfance
Les mensonges de l’enfance sont des plaies qui continueront de pourrir à l’âge adulte, détruisant parfois l’équilibre bien précaire de la vie. Ce sont ces paroles entendues non comprises, ces mots que l’on dit parfois pensant bien faire, cette violation de l’innocence, toutes ces phrases pouvant ressurgir un jour tel un mantra, le jour où l’on ne s’y attend pas. J’ai toujours eu pour principe de dire la vérité aux enfants, aux miens comme à mes élèves. Certaines personnes que j’ai pu croisées agissent autrement. Je me souviens d’une personne dont la fille fut tuée par un motard en revenant d’une soirée. Se sentant tellement coupable d’avoir laissé son enfant aller à cette fête seule, elle mentit à son propre fils, transformant les causes de cette mort en un mélodrame absurde. Des années plus tard, le petit qui a pourtant grandi, reste figé dans un passé plein de mensonges. De dépressions en dépressions, il ne vaut son salut qu’à une psychothérapie suivie de plusieurs séances d’hypnose. Aujourdhui encore la maman refuse d’avouer la vérité comme si elle-même a fini par croire à sa propre version de l’histoire.
Il ne faut pas mentir aux enfants. La vie n’est pas un conte de fées. Les happy end n’arrivent que dans les romans, dans la vraie vie, on rencontre des embuches, de la violence, des claques.
Il ne faut pas mentir aux enfants. Ils n’ont rien demandé. Il ne faut pas les sous-estimer. Ils ne sont pas si fragiles. Deux parents qui ne s’aiment plus est une chose simple à comprendre pour les jeunes de ce siècle, par contre mentir, faire semblant, les place dans une illusion de la réalité.
Parfois, c’est difficile de dire la vérité à un enfant, il faut du courage, même si nous sommes des adultes. Il nous faut affronter leurs regards et notre propre peur. Il faut surtout les regarder droit dans les yeux. Le mensonge nait généralement de la honte. Évitons d’avoir d’avoir honte, tout simplement …
Mentir, travestir ou omettre la réalité, c’est donner une pente à l’existence qui deviendra très ardue à grimper.
C’est parce que les mots justes font mal parfois qu’ils sont encore plus blessant lorsqu’on les cache, les tait ou les déguise. Mieux vaut dire qu’on n’est pas apte à affronter la réalité. Même un enfant peut comprendre la désolation apeurée de l’adulte, la fragilité face au réel, tu as raison.
Et le fameux « tu comprendras plus tard, quand tu sera grand » est la plus grande façon d’obérer le devenir de ces petits qui cherchent pas à comprendre, seulement à savoir, à leur mesure et selon leur regard.
beau texte criant de vérité et de justesse. Je suis d accord avec toi, dire la vérité les rassure, il faut cependant choisir ses mots. bisettes
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