La confiance est pour moi primordiale autant en amour qu’en amitié, c’est le ciment de toutes relations. Pour certains, elle se construira au fil des jours. J’ai longtemps fonctionné différemment, faisant confiance dès le premier regard, offrant ma confiance si le feeling était bon sans poser de questions. J’attendais simplement que l’autre respecte cette confiance.J’ai eu tord. On se fait avoir une fois, mais plusieurs, cela devient de la bêtise, et une fêlure m’a permis de me remettre en questions, tout en me demandant, peut-on faire confiance à tout le monde ?
La confiance, c’est pouvoir se confier sans trahir l’autre, sans aller rapporter à des tiers nos pensées, nos doutes, nos angoisses, sans partager des confidences à d’autres, des messages, et j’en passe. Nous avons besoin de confidents pour affronter la vie. C’est une nécessité,tout comme nous avons le droit d’être en colère un jour contre un ami ou un amoureux, de le confier à un tiers en sachant que l’autre gardera cet éclat dans un coffre fermé à clé. Faire confiance, c’est offrir à l’autre ce que nous ne dirons qu’à lui, un cadeau précieux, nos émotions d’un instant. Ce peut-être fait par le biais d’une rencontre, de courriers ou courriels, d’appels téléphoniques, peu importe, la valeur sera toujours la même. Nous nous livrons, nus, sans artifice, sans rien attendre en retour.
Briser une telle confiance, c’est très « petit ». Cette dernière pourra se trouver endommagée bêtement par des paroles sorties trop vite, ou, c’est le pire, par le biais d’une vilaine machination. L’autre dévoile « les mots » pour protéger son statut, son petit monde, pour se mettre en avant, ou pour prendre simplement la place qui va se libérer. Autant, une confiance égratignée par des réactions vives liées à la colère, la fatigue ou la vie pourra peut-être se réparer avec le temps, autant lorsque l’autre a utilisé notre confiance à des fins plus réfléchies, manipulatrices, cette confiance sera inéluctablement brisée.
Alors, il ne restera qu’une façade qui disparaîtra avec le temps. Un ami en qui je n’ai plus confiance deviendra juste une relation ordinaire. Le saura-t-il ? Pas nécessairement si jouer avec la confiance des autres est pour lui une seconde nature.
Il ne faut pas se voiler la face, tour à tour nous touchons à la confiance de l’autre, malgré nous, justement par un mot dit à la légère parfois insignifiant, mais qui rapporté va prendre de gigantesques proportions. Il faut donc veiller à ce que l’on dit, à qui nous parlons. J’ai vécu plusieurs trahisons d’amitié, par ma faute, je donnais trop, j’aimais trop, je me brisais trop, et même si je continue à tendre la main, je suis devenue beaucoup plus sélective. La vie est faite de ces expériences qui nous changent, qui nous font grandir, mais qui nous aident aussi à avancer.
La seconde chance existe, mais certains en usent, retombant au bout de quelques semaines ou quelques mois dans leurs vieux travers. Une seule option, l’éloignement, même s’il est douloureux, même s’il ne règle rien, il évitera de retomber dans le cercle infernal de la confiance trahie.
Il faut surtout éviter de garder du ressentiment, celui qui va générer du stress et augmenter le mal-être, se dire surtout que parfois certaines routes se sont simplement croisées pour un temps, mais qu’elles n’ont plus rien à faire ensemble. Ne pas tenter de recoller un vase cassé, si l’autre en face n’a pas changé, si la raison même de la trahison est toujours présente, si la manipulation est inconsciente. Il faut savoir se protéger, protéger ceux que l’on aime, protéger ses propres valeurs.
Les amis comme les amours sillonnent notre vie lorsqu’on les attend les moins.
Accueillons les avec joie, et laissons les partir avec le sourire. Certains reviendront un jour, quant aux autres, on les a déjà oubliés. Et il y aura bien sûr ceux que l’on n’oubliera jamais parce que même si la trahison fut une brûlure au fer rouge, ils ont vraiment compté et sont bien difficiles à oublier.
