Pourquoi les choses que l’on aime le plus sont-elles celles dont on se lasse le plus ?
On s’est tous trouvés un jour face à cette envie, ce besoin incontrôlable de posséder une chose parce que tout le monde en parle, parce que c’est à la mode. Et puis, quelques semaines plus tard, cela ne nous intéresse plus. En amour ou en amitié, certains vivent des comportements similaires. Ils désirent, sont prêts à tout pour séduire, inventant des stratagèmes parfois bien tordus, déposant du miel sur chaque mot, et puis une fois la proie conquise, l’assiduité ne suit pas, le charme disparaît.
Autant avec un objet, cela m’arrive de temps à autre … l’appareil de sport acheté bien cher dont je n’amortis pas l’investissement, autant dans mes relations, je reste bien naïve, entretenant souvent des liens morts simplement parce que je ne me suis pas lassée. Je l’ai déjà expliqué, lorsque j’offre ma confiance, et c’est rare, c’est que j’ai senti un lien possible, quelque chose pouvant conduire à un événement, un projet positif pour les deux parties. En amour, ce sera l’évidence, en général le pas viendra de l’autre, car je ne me risque jamais sur de sables mouvants.
Peut-on se lasser d’un amour ? Bien sûr. On le voit dans l’analyse de la société. Au bout de cinq ans, la majorité des couples vivent une histoire routinière, coincée entre les enfants, le travail, puis l’homme va aller de plus en plus au sport, voir des amis ou simplement se replier sur ses jeux vidéos tandis que les femmes vont se morfondre dans une pseudo déprime qui ne va cesser d’augmenter avec l’âge des enfants.
À trop vivre aux côtés de certaines personnes, ils deviennent semblables à des objets que l’on aime toujours, mais qui prennent la poussière.
Seuls de nouveaux projets, de nouvelles rencontres peuvent éviter ou détourner cette inévitable lassitude. Trop de personnes vivent dans le souvenir de ce qui fut, peut-être serait-il temps qu’ils vivent tout simplement, et s’ils sont en couple, ou en amitié vraie, ensemble, ce serait mieux !
C’est, il me semble, que le désir occulte la motivation, que ce soit à l’endroit d’objet ou de fait ou envers les autres, tout être vivant.
J’ai depuis longtemps omis d’attendre les lendemains. Ils ne me portent plus donc vers l’espérance et n’ont pas tendance à me désappointer.
Je crois plus en la force de l’instant, la beauté de la réaction, la mienne ou celle des autres, ils me portent bien plus encore à aimer.