Tourner la page, mais non la déchirer
Vous êtes nombreux à me parler de la difficulté de tourner une page. Si c’était si simple, on n’en parlerait même pas. Tourner la page, c’est se laisser la possibilité de pouvoir un jour revenir sur cette page, relire voire revivre les émotions, ressentir les regrets, verser des larmes, garder un lien invisible qui ne peut que nous ralentir, sauf si au fond de nous, nous sommes tout simplement incapables de tourner cette page, parce que nous voulons croire que tout n’a pas été dit, qu’il faut pouvoir terminer le livre avant de pouvoir écrire une nouvelle page, peut-être simplement la déchirer. Quoique est-ce raisonnable de vouloir détruire nos souvenirs ? Ne sont-ce pas eux qui font de nous ce que nous sommes ? Peut-être aussi est-il primordial de conserver une trace de nos erreurs afin de ne pas recommencer les mêmes ?
On a tendance à dire que la vie est un grand livre ouvert, aujourdhui j’ai envie de dire que non, on ne peut sauter d’une page à l’autre, en effacer certaines, en déchirer d’autres, mais on ne peut sauter de pages. La vie, c’est simplement des pages où tout est écrit, nos moindres détails, nos plus petites déceptions, notre coeur qui bat avec authenticité, des pages que l’on peut au final juste tourner, faute de pouvoir les effacer, et que l’on doit juste se promettre de ne pas trop regarder faute de déprimer sur ce passé que l’on a bêtement raté, car le plus important reste ce présent que nous pouvons écrire grâce à ces pages tournées.
beau texte… j ai préparé un texte pour demain sur le même thème, comme quoi les grands esprits se rencontrent bichette bisettes
Dernière publication sur Les mots d'Ysabelle : Ethique...
Quand on en a un peu l’habitude, la méditation nous aide à dépasser les épisodes des pages « qui bloquent » notre conscience, l’empêche de nous ouvrir plus large, plus loin.
C’est comme parvenir à prendre une grande respiration avant de descendre au fond de l’eau caresser ce qu’on a perdu….