Partager un peu de bonheur fait peur
Le bonheur est indispensable, vital, c’est ce que ne cessent de nous répéter les articles dans les magazines. On finit par y croire. On ne peut vivre sans bonheur, tout comme on ne peut vivre sans amour. Alors on se met à aimer la vie, malgré les embuches, malgré les obstacles, on façonne une petite bulle nommée espoir, et on ne la lâche plus. Ça y est, on est heureux, enfin. Qu’est-ce que cela fait du bien ! On est tellement content d’y être arrivé que l’on a envie de partager, de donner un peu de bonheur aux autres, de le distribuer. Peut-être que l’on ne s’y prend pas très bien, peut-être que l’on va alors trop donner, trop aimer, mais les réactions s’avèrent souvent différentes de nos attentes. L’autre se met à nous regarder de travers. « Ce n’est pas normal d’être si heureux ! Elle doit avoir un problème psy. »"Ce n’est pas possible, elle fait semblant. Pourquoi sourit-elle tout le temps ? »
Je me suis souvent interrogée sur ces réactions pour le moins étranges que j’ai rencontrées dans ma vie. Est-ce ce reflet positif que l’on renvoie qui bloque ceux qui n’arrivent pas à trouver les mots pour être heureux ? Serait-ce plutôt simplement cette overdose émotionnel, car quand on est heureux, on aime, les fleurs qui s’ouvrent dans le jardin, le chien de la voisine, l’autre … On a envie de crier notre bonheur au monde entier. Une chose est sûre, trouver une oreille pour partager son bonheur est une chose merveilleuse, car lorsque l’on est disposé à le recevoir, le bonheur est comme un virus contagieux pouvant se propager à l’infini. Alors cessons d’avoir peur du bonheur, et si nous le dégustions, ensemble ?
Dépressive c’est dur le bonheur des autres