Écrire ou réécrire ? Quels enjeux ?
Les mots filent, se dessinent, laissant une coulée d’encre un peu comme la lave d’un volcan. Il y a les auteurs qui écrivent pour publier, c’est une obsession de leur part, ceux qui écrivent pour devenir riches ( ceux-là vont tomber de très haut !), il y a les poètes qui laissent transpirer leurs émotions, et les autres, dont je fais partie, qui écrivent juste parce qu’ils en ont envie, qui se moquent de la popularité ou des critiques, qui aiment depuis toujours les mots.
Ces auteurs , pour la plupart, ont souvent débuté par une première oeuvre, mal aboutie, bâclée. Après plusieurs années, au vu de leurs expériences, la question se pose « Doivent-ils réécrire ce premier roman? »
Je me pose souvent la question avec Rouge, qui reste une énigme pour moi. Beaucoup d’imperfections, et pourtant, c’est avec mon recueil Hashimoto, celui qui continue à se vendre le plus. Dernièrement une personne m’expliquait que ce livre transpirait de d’émotions, que l’on pouvait lire entre les lignes, et surtout que chacun pouvait se retrouver dans Hortense, Matt, Marie ou Adelyse, ce qui en faisait sa plus grande force, détournant ainsi le lecteur des failles liées à une très mauvaise réécriture ( je dirais même dénué de réécriture)
Le réécrire ? J’y pense, souvent, mais n’enlèverais-je pas un peu de son charme ? Ces mots furent écrits dans un grand moment de colère, que je n’ai plus depuis longtemps, un manuscrit qui fut écrit différemment plusieurs fois après une usurpation de mes premiers chapitres disparus lors d’un piratage, après un harcèlement pénible par une personne toujours inconnue à ce jour, après avoir perdu une personne à laquelle je tenais.
Rouge, c’est la rage qui coulait dans mes veines à cette époque, colère qui n’a pu exploser, et que j’ai préféré distiller dans une intrigue bien tordue. Recommencer ne serait-ce pas trahir l’idée ? Et puis, plonger de nouveau dans ce manuscrit, ne serait-ce pas revivre des douleurs qui sont enfin cicatrisées ?
Pour le moment, je crois que je me contenterais de mes écrits en cours, et un jour, peut-être, si une grande édition me le demande, je retremperai ma plume dans l’encrier.
Mais il faudrait que cela en vaille vraiment la peine, car certaines portes doivent parfois rester fermées.
Réécrire est un exercice périlleux. Comme tu le suggère, il y a parfois de quoi y perdre son âme.
Non, écrit de nouveau (quitte à ce que l’intrigue soit semblable) tu as plus à te voir évoluer que te livrer au palimpseste.
J’espère, pour ma part, terminer enfin mon livre commencé il y a presque 4 ans. J’ai pris mon temps, je veux en sortir le meilleur. Je ne veux pas décevoir mes lecteurs. Bon courage et bonne plume pour toi. Bisous.
Je serai ravie de te lire de nouveau …