( 6 juin, 2017 )

Pourquoi j’écris

 

Chaque année, j’aime à reprendre cette question, me la poser afin de trouver les vraies raisons, mais y en a-t-il vraiment ? J’écris toujours pour dessiner un arc en ciel reliant mes rêves à la planète Terre. J’écris pour dire ce que mes lèvres n’arrivent pas à formuler parce que je  n’aime pas parler pour ne rien dire. Je l’ai fait trop longtemps.

J’écris pour passer des messages que j’espère positifs parce que la vie ne m’a pas épargnée, mais que je continue de croire que demain sera un meilleur jour.

J’écris pour toi que je ne connais pas afin de construire un lien qui grandira avec le temps, j’écris pour vous tous ces mots ce que je n’ai pas su ou voulu dire, j’écris pour chacun de mes lecteurs, leur  lançant mes mots comme une balle qui pourra rebondir et continuer sa route ailleurs. Au final, j’écris surtout parce que j’en ai besoin, alors ne me demander pas pourquoi, je n’en sais strictement rien. Je sais juste que j’écris des mots qui sonnent bien, enfin, peut-être, pour que nous passions ensemble, vous et moi, un moment de paix. Un mot pour un petit bonheur, cela en vaut la peine, non ?

( 5 juin, 2017 )

Tourner la page, mais non la déchirer

Vous êtes nombreux à me parler de la difficulté de tourner une page. Si c’était si simple, on n’en parlerait même pas. Tourner la page, c’est se laisser la possibilité de pouvoir un jour revenir sur cette page, relire voire revivre les émotions, ressentir les regrets, verser des larmes, garder un lien invisible qui ne peut que nous ralentir, sauf si au fond de nous, nous sommes tout simplement incapables de tourner cette page, parce que nous voulons croire que tout n’a pas été dit, qu’il faut pouvoir terminer le livre avant de pouvoir écrire une nouvelle page, peut-être simplement la déchirer. Quoique est-ce raisonnable de vouloir détruire nos souvenirs ? Ne sont-ce pas eux qui font de nous ce que nous sommes ? Peut-être aussi est-il primordial de conserver une trace de nos erreurs afin de ne pas recommencer les mêmes ?

On a tendance à dire que la vie est un grand livre ouvert, aujourdhui j’ai envie de dire que non, on ne peut sauter d’une page à l’autre, en effacer certaines, en déchirer d’autres, mais on ne peut sauter de pages. La vie, c’est simplement des pages où tout est écrit, nos moindres détails, nos plus petites déceptions, notre coeur qui bat avec authenticité, des pages que l’on peut au final juste tourner, faute de pouvoir les effacer, et que l’on doit juste se promettre de ne pas trop regarder faute de déprimer sur ce passé que l’on a bêtement raté, car le plus important reste ce présent que nous pouvons écrire grâce à ces pages tournées.

( 4 juin, 2017 )

Le doute, ce poison

Cette phrase que nous avons tous entendue un jour, et qui va nous clouer sur place. « Lève-moi un doute ! Es-tu certaine qu’il tient à toi ? Qu’il t’aime ? Es-tu sûre que ton livre est bon ? Es-tu convaincue de ce que tu avances ? »

Alors le doute s’installe, et avec son partenaire la suspicion. On se met à refaire l’histoire, à tirer des phrases déjà faites de notre mémoire, tel un puzzle on part à la chasse de l’indice, celui effectivement qui va nous plonger dans un abime sans fond.

Comme tout artiste, le doute fait partie intégrante de ma vie. Je ne suis jamais certaine de bien faire même si j’ai tout fait pour pointer vers le meilleur. Ce doute là permet de grandir, de progresser, de devenir meilleur, et puis il y a l’autre, le doute pervers celui dont on n’a pas de réponse, celui qui fait mal.

N’étant pas narcissique, je ne me suis jamais posée de questions sur ce que je renvoyais aux autres. Vivant avec des enfants qui sont toujours très positifs, je ne retenais que des compliments simples  » joli sourire » ,  » tu ne fais pas ton âge »

Et puis un jour, il y a toujours un jour, le jour que l’on n’oubliera pas, où on apprend par l’ami d’un ami que ce dernier ne nous apprécie plus parce que l’on est un peu trop ronde.

Pour moi ce fut plus violent que si une voiture m’avait renversée. J’ai pris ce doute en pleine face, l’ami n’a pas réagi. Ce fut le pire. Des années après, je m’interroge encore. Mes petits kilos furent-ils un obstacle à notre complicité ou simplement nos routes devaient se séparer ?

Le résultat ne s’est pas fait attendre. Au lieu de fondre, j’ai pris des kilos de doute. Je me suis détestée de n’être que ce que j’étais. Je m’en suis voulue.

Et puis le temps efface les mots. J’ai retrouvé mon poids ( ce qui ne veut pas dire que j’ai une taille de guêpe, mais je suis de nouveau en accord avec moi). Je me suis pardonnée de n’avoir pas été assez forte, j’ai pardonné à ceux qui ont pensé ces mots.

Une question reste, et si je n’avais pas douté, et si j’avais accepté simplement de n’être que ce que j’étais au lieu de souffrir de ne pas être ce que cette personne voulait, aurais-je pu m’éviter ces mois de souffrance ? La douleur nous pousse involontairement à faire aussi du mal par ricochets, quel incroyable gâchis ce poison qui s’est distillé. Là il s’agissait de presque rien qui a déclenché un tsunami, mais chaque différence attire des pics qui poussent au doute.

Conclusion. Ne laissons pas le doute pourrir notre présent, ne cessons surtout jamais de croire en nous.

( 3 juin, 2017 )

Ces bonnes raisons …

Je n’ai pas de bonnes raisons, j’aurais aimé en avoir une, mais je n’ai pas de bonnes raisons, et pourtant comme j’aurais voulu en avoir !

Ce sera ce coup d’éclat que l’on ne va pas arrêter, parce que l’on est trop sûr de nous. Et pourtant aucune raison pour le provoquer, toutes les raisons pour le stopper, mais on ne fera rien. L’orgueil prend le dessus, la méfiance, la bonne contenance. On ne sait même plus comment cela a débuté. On sait juste qu’il y avait de bonnes raisons, c’est obligé !

Ce sera le coup de foudre inattendu, celui que l’on ne voulait pas, celui que l’on n’attendait pas, celui qui hante nos pensées. Là aussi il doit y avoir une bonne raison ! Notre femme est super alors pourquoi elle ? Bien sûr que ce n’est pas ma faute, c’est sa faute à elle …

C’est mieux d’y croire non ?

Parce qu’au fond nous avons besoin de nous justifier afin d’éviter notre culpabilité, nous avons besoin de poser des bonnes raisons sur ce qui ne sont au final que des émotions.

Vivons ces émotions, et évitons surtout de nous trouver de trop bonnes raisons.

( 2 juin, 2017 )

Pourquoi les choses que l’on aime le plus sont-elles celles dont on se lasse le plus ?

On s’est tous trouvés un jour face à cette envie, ce besoin incontrôlable de posséder  une chose parce que tout le monde en parle, parce que c’est à la mode. Et puis, quelques semaines plus tard, cela ne nous intéresse plus. En amour ou en amitié, certains vivent des comportements similaires. Ils désirent, sont prêts à tout pour séduire, inventant des stratagèmes parfois bien tordus, déposant du miel sur chaque mot, et puis une fois la proie conquise, l’assiduité ne suit pas, le charme disparaît.

Autant avec un objet, cela m’arrive de temps à autre … l’appareil de sport acheté bien cher dont je n’amortis pas l’investissement, autant dans mes relations, je reste bien naïve, entretenant souvent des liens morts simplement parce que je ne me suis pas lassée. Je l’ai déjà expliqué, lorsque j’offre ma confiance, et c’est rare, c’est que j’ai senti un lien possible, quelque chose pouvant conduire à un événement, un projet positif pour les deux parties. En amour, ce sera l’évidence, en général le pas viendra de l’autre, car je ne me risque jamais sur de sables mouvants.

Peut-on se lasser d’un amour ? Bien sûr. On le voit dans l’analyse de la société. Au bout de cinq ans, la majorité des couples vivent une histoire routinière, coincée entre les enfants, le travail, puis l’homme va aller de plus en plus au sport, voir des amis ou simplement se replier sur ses jeux vidéos tandis que les femmes vont se morfondre dans une pseudo déprime qui ne va cesser d’augmenter avec l’âge des enfants.

À trop vivre aux côtés de certaines personnes, ils deviennent semblables à des objets que l’on aime toujours, mais qui prennent la poussière.

Seuls de nouveaux projets, de nouvelles rencontres peuvent éviter ou détourner cette inévitable lassitude. Trop de personnes vivent dans le souvenir de ce qui fut, peut-être serait-il temps qu’ils vivent tout simplement, et s’ils sont en couple, ou en amitié vraie, ensemble, ce serait mieux !

( 1 juin, 2017 )

Le monde de l’édition est une toile d’araignée.

Le monde de l’édition est en ruine, le numérique tue le livre et j’en passe. Avec presque quatre ans de recul, j’ai appris à relativiser.

Avant, c’était avant, je voyais ce milieu comme un univers paradisiaque où tout le monde il est beau tout le monde il est gentil, une grande famille où tout le monde s’aime. Ah fichue naïveté ! Je me suis encore cassée les dents ou alors on n’a pas tous le même concept famille.

Déjà j’ai découvert qu’il existait des dizaines de moyens de publier un livre, de l’auto édition aux grosses usines à livres, qu’il existait plein de minuscules ME dont personne ne parle jamais, que les prix littéraires connus ne sont réservés qu’à une élite ( non à cause de sa qualité irréprochable, mais pour son label), que les salons font vendre mais surtout si on a un Nom ( éditeur ou auteur ) et que l’on pouvait au final perdre un bien précieux, l’envie, la vraie. Et surtout que comme dans la vie, il y aura toujours ceux qui vont écraser les autres quitte à piétiner, faire des sourires, puis démolir un projet par jalousie, frustration ou méchanceté. Je pensais le monde de m’édition synonyme à un conte de fées, j’avais juste ou lié que comme dans tous les contes, il y a des méchants.

Comme tout le monde le sait, j’ai publié dans une édition alternative ( on en disait beaucoup de mal, j’ai eu beaucoup de lecteurs, j’en suis sortie au mouns reconnue si ce n’est connue ), dans une petite ME avec qui j’ai terminé mon engagement et où mon recueil sur la maladie d’Hashimoto continue de se vendre. L’édition ne se stoppe pas à deux choix. Il reste les petits éditions provinciales dont on me dit beaucoup de bien, pourquoi pas ? , il me reste aussi à tester l’auto édition pure comme Amazon ( mais seule c’est bien difficile, surtout quand on est incapable de faire un BAT correct ) et les grosses éditions ( en ai-je vraiment envie ? Peut-être si Laffont ou Actes Sud me faisaient un clin d’œil ?)

Dans tous les cas, je suis convaincue que le livre sera et restera une valeur sûre. Peu importe où il sera publié, l’important est le lecteur qui le lira, de plus en plus sur support numérique. Le milieu va devoir s’adapter.

Rentrer dans le monde de l’édition m’a donnée l’impression d’être dans une toile d’araignée géante. Il y a des pièges partout, des insectes prêts à avaler l’araignée si elle n’y prend pas garde, des jalousies gratuites injustifiées pour quelques lignes. Et puis de merveilleuses rencontres, et ces moments fabuleux où,on met le mot fin d’un roman, où il est prêt, où on a atteint un but.

Alors écrire et être lue restent pour moi le plus grand plaisir. Après le support, l’édition, peu importe. Seul compte l’endroit où mes mots se sentiront bien, et ce ne sera le cas que dans un environnement positif et bienfaisant.

1234
« Page Précédente
|