Comme une bouteille à la mer
Qui n’a pas dans un moment de déprime ou de lassitude voulu lancer une bouteille à la mer le jour où le coeur était trop lourd, où le monde semblait se teindre en gris ? On a tous un instant où tout devient flou. Qui n’a pas eu au bout de la langue envie de hurler ces mots qui emprisonnent, ces mots qui doivent sortir, ces mots qui restent.
Que faire pour continuer à avancer ?
Avec l’innocence d’un enfant, il va prendre une feuille de papier, tracer quelques phrases qui pleurent, quelques phrases qui saignent, quelques phrases qui doivent être dites même si c’est une erreur, même si rien n’a de sens, même si ces phrases sont destinées à s’écraser contre un mur. Il va vider son corps, son âme de toute cette pression, de tout cet amour si violent, si fort, trop fort, parce qu’il a l’impression d’avoir moins mal, parce qu’il espère que l’autre comprendra, que l’autre acceptera, simplement, sans juger, sans même parler. Il rêve même qu’il en sourira, que le lien s’entrelacera pour quelques secondes ou plus. Qui peut savoir ? Il y met tout son coeur, ses dernières forces, son énergie.
Il envoie alors sa bouteille le coeur léger, l’imaginant glisser le long de la rivière, s’évader, traverser des plaines et des vallées, et un jour atteindre son but, le seul, celui qui est, l’ultime, l’Autre.
Qui n’a pas imaginé un jour l’Autre recevant cette bouteille, la cassant pour lire le message laissé, les émotions sur son visage, l’éclat dans ses yeux, et puis, la réponse, celle attendue, celle qui doit-être, ce bonheur, cet amour, ce présent qui se dessine.
Malheureusement, en cours de route, la bouteille se casse.
Le rêve disparaît.
Le livre se ferme à jamais.
Et pourtant, comme une bouteille à la mer, il espère l’impossible …
Et vous ?
Moi je dis, parfois l’espoir fait vivre ! Magnifique article.