( 19 juillet, 2017 )

L’admiration

 

Nous rencontrons dans notre vie des personnes qui vont nous fasciner, nous emporter. Je me souviens d’une enseignante, j’étais en sixième, nous étions une bande de filles à l’adorer. Elle était tout ce que nous aurions voulu être un jour, jolie, dynamique. Nous lui écrivions des lettres où nous lui déclarions notre admiration. Souvent, elles n’étaient pas signées, et nous nous imaginions naïvement que cette femme ne reconnaitrait pas notre écriture. Peu importe au final puisque l’important était pour nous juste de lui offrir cette admiration. Elle ne nous en a jamais parlé, mais son sourire nous suffisait. Nous nous sommes ainsi construites à travers ses mots, sa bienveillance, ses encouragements.

De nos jours, l’admiration est souvent jugée pathologique comme toutes les émotions ayant trait aux sentiments. Pourquoi jugeons-nous tant les sentiments des adultes alors que nous restons au fond de nous de simples enfants ? L’autre va nous fasciner par son intelligence, sa beauté, sa délicatesse ou sa gentillesse. Il deviendra cet autre que nous ne sommes pas, que nous aimerions peut-être devenir. Où est le problème ?

L’admiration ne se maîtrise pas, nous ne savons pas vraiment pourquoi c’est lui ou c’est elle, nous le sentons juste au fond de nos tripes. Ce n’est pas de l’amour, c’est bien plus que cela.

 

Malheureusement, certaines admirations peuvent s’avérer obsessionnelles. J’ai eu le cas d’une adorable lectrice qui avait fait une fixation à la sortie de Rouge, m’inondant de messages, m’assimilant à un de mes personnages, devenant omniprésente, lourde, pesante à tel point qu’il me fut difficile de désamorcer cette admiration excessive sans la blesser. Il ne faut pas faire du mal à quelqu’un qui nous offre ainsi tant d’énergie positive, il faut juste la rassurer et lui proposer une autre route.

À l’inverse, j’ai aussi croisé dans ma vie des individus se jouant de l’admiration que j’avais pour eux, y répondant par personne interposée ce qui était cruel, faussant la donne, réduisant un noble sentiment à quelque chose de vil. Triste pensée.

 

Pourtant, la vraie admiration est celle qui ne demande rien, qui n’attend rien en retour, qui se contente juste de puiser dans cette formidable émotion une source d’inspiration.

La question que je me pose, serait-il possible que quelque part, nous admirons plus les personnes qui ne nous regardent pas, les amours que l’on n’a pas ? Ceux qui nous échappent et que nous finissons par idéaliser ? Cette question est-elle vraiment importante ?

« Je t’admire parce que tu es tel que je rêvais que tu sois. Accepte juste ce compliment. »

 

 

 

Je dédie ce post à tous ceux que j’ai admirés dans ma vie, que j’ai aimés, et je les remercie pour tout ce qu’ils m’ont apportée sans le vouloir, sans le savoir …

2 Commentaires à “ L’admiration ” »

  1. Francoise Louise dit :

    Très touchant et beau!

  2. régis pinguet dit :

    Les ressors de l’admiration sont pour moi, proches de ceux de l’amitié et de l’amour. Incompréhensibles, mais qu’importe! Laissons nous porter.

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