La fin d’un amour
Le deuil d’un amour est-il plus difficile passé 50 ans ? Selon un article récent, il semblerait que oui. On se remet plus vite d’un chagrin d’amour à vingt ans qu’à cinquante, pourquoi ?Peut-être parce que l’on a atteint un cap dans sa vie, un point que l’on sait de non retour. Peut-être parce que l’on sent que nos illusions nous échappent définitivement.
En théorie, vingt ans, c’est la découverte de l’amour, 30 ans la découverte du couple, des enfants, puis on plonge dans le travail phagocytant, l’amour n’a plus toute la place. Et puis un jour, cela me fait penser au roman de Ludivine » Et puis un jour …, il ou elle arrive, bouleverse tout. change notre façon de voir l’avenir, seulement voilà, il n’a plus vingt ans, elle non plus. Il est divorcé, aigri par son premier mariage, soit en couple malheureux. il n’ira rien changé. Il restera pour les enfants, pour son statut social, pour l’image des autres, et peut-être surtout pour ne pas se dire en échec. Alors l’histoire d’amour avorte avant même d’avoir commencé.
Et puis l’âge tinte, les femmes savourent la liberté retrouvée grâce à la ménopause, quant à ces messieurs, quelle importance si leurs capacités diminuent, si le désir se fait moins souvent, l’important reste la relation, les instants de folie à savourer.
Malheureusement, tous ces points ne sont pas vu positivement par tous. Elle va se sentir moins jolie, plus ridée, moins attirante, il va avoir peur de ne pas être à la hauteur. L’histoire s’arrête une fois encore. Elle va avoir peur de déstabiliser son bonheur, lui préfèrera croire que ce n’était qu’une illusion, la carrière est sauve, l’honneur intact, l’enfant ne sait rien. Qui ira voir ce qui se passe vraiment au fond de ces coeurs brisés ?
Ils ont mis le mot fin pour se protéger, ils s’en sortent bien, c’est ce qu’ils disent. Ils ne sont pas seuls, ou s’ils le sont, ils l’ont choisi, alors pourquoi, pourquoi ont-ils si mal ? Pourquoi n’arrivent-ils pas à oublier ? Ce n’était pourtant pas une histoire d’amour, c’était une histoire de rien du tout, et pourtant, elle lui manque, il lui manque.
Serait-ce parce qu’au fond chacun des deux sait que vu les années qui passent, ce sera la dernière histoire ? Peut-être aussi parce que cette histoire-là, aucun des deux ne la voulait, aucun ne l’avait choisie, et pourtant elle est là, toujours tellement présente au creux de leurs nuits.
Peut-être un jour, si une plume passe, l’un d’eux l’attrapera et écrira les mots de l’ombre, ceux qui n’ont pas été dits. Peut-être des excuses retenues trop longtemps jailliront, peut-être que l’autre osera faire ce pas lourd comme du plomb. Peut-être un jour, si la faucheuse n’arrive pas trop tôt. Peut-être est-il déjà trop tard ? En tous les cas, vivez sans y penser, sinon vous ne vivrez pas.
À tous ceux qui ont vraiment aimé, ils se reconnaîtront
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