Lorsque le désir s’invite
Ce désir dont tous les poètes parlent si bien, dont chaque personne rêve en secret, même les moins sensibles, même les gros durs, ce désir qui tel un papillon va se poser délicatement sur notre coeur pour ne pas dire notre corps, laissant ce dernier renouer avec des sensations oubliées, ces papillons dans le ventre, ces fourmillements sur la langue nous donnant envie d’oser l’impossible, l’inavouable.
Le désir pourtant ne se conjugue pas toujours avec le verbe aimer. Parfois oui, nous aimons puis nous désirons, et d’autres fois nous désirons pour finir par aimer.
Le désir est la reconnaissance du plaisir possible que cet Autre peut nous offrir, nous faire découvrir. Le Nirvana comme me diraient certains n’est pas à la portée de tous, désir si violent qu’il nous fait toucher l’autre dans son intégralité. Qui n’en a pas rêvé un jour simplement en captant un sourire ou en imaginant ces longs doigts nous caresser ?
Le désir simplement lié à un fantasme physique peut-être controlé voire oublié. Il n’est pas nécessaire à notre équilibre, plus proche du mirage. Celui qui va naître d’une reconnaissance de l’autre sera plus délicat à combler. Ce sera le « Je découvre qui tu es au travers de tes mots ou de tes silences, de tes peurs, de tes erreurs, et à travers cela, malgré ce que tu ne me proposes pas, je te désire «
Ne pas satisfaire un désir nous rend-il malheureux ? Le désir par définition révèle un manque de ce que l’on n’a pas ou que l’on ne peut avoir, tout manque nuit au bonheur.
Prenons le désir sexuel. L’autre s’impose comme une évidence nous emportant dans un monde plein de fantasmes. « Je te veux parce que j’imagine tout le plaisir que tu vas me donner, toute cette jouissance que ta bouche va m’apporter. J’ai besoin de toi, j’ai besoin de ce désir qui m’aide à tenir debout, simplement parce sans désir, la vie est morte. » Ce besoin de l’autre, cette illusion de bonheur, ne doit pourtant pas être une fin en soi, mais ne doit pas pour autant être négligée.
Nous devons surfer sur le désir comme sur une mer déchainée, le laisser nous envahir, nous ensevelir, car ce désir consommé ou non, nous permettra de nous évader voire de nous réaliser, en tous les cas mieux vaut le vivre pleinement que le laisser nous consumer à petits feux.
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