Comment ne pas penser ?
Dernièrement je discutais avec des personnes qui me disaient ne jamais penser. Elles ne se posaient aucune problématique, ne s’accrochaient pas au passé, ne s’attardaient pas sur les problèmes, se contentant de vivre, simplement l’instant. Comme je les envie. Je n’arrive pas à m’empêcher de penser, un truc de fou. Si je laisse ma tête se vider, en un claquement de doigt, elle se remplit de souvenirs, de réflexions, de petits riens qui vont prendre toute la place. C’est grave docteur ? J’ai envie d’atteindre la « non pensée », ce no man’s land où le cerveau est vide. Une personne m’expliquait récemment que cet état n’arrivera que le jour où je serais prête (c’est bien mal parti), car nul ne peut forcer le silence, et c’est cela ne plus penser, s’autoriser à écouter le silence.
J’ai toujours été emplie d’admiration pour ces personnes qui parlent peu, dont les silences parlent pour eux. Je me suis toujours demandée s’ils pensaient lors de ces non-dits ou s’ils savouraient juste l’instant. De mon côté, n’arrivant pas à ne pas penser, j’attrapais ce temps et j’y déposais de la musique, parfois des mots, des rêves, des fantasmes parfois qui auraient fait rougir les intéressés, mais le vide, non, je ne connais pas.
Heureux ceux qui ne pensent pas en permanence, j’imagine que leur fatigue est moins grande, que leur stress peut-être stoppé avec facilité. Apprendre le silence de son esprit me semble une nouvelle manière de vivre totalement le présent, et j’espère y parvenir un jour.
Dans cette démarche qui consiste à libérer l’esprit de pensées (car on ne s’arrête jamais de penser….) c’est surtout ne pas retenir les pensées qui est important.
Retient-on le courant d’une rivière qui coule, parfois vivement, avec ses mains ou sa volonté? Non bien sûr.
Alors? Alors laisser couler ces pensées qui surgissent d’on ne sait où, laisser ce flux libre de s’évader–et pourquoi pas de nous–comme le fait le temps en permanence.
L’espace qui nous entoure, le temps, les bruits, que sais-je encore, sont tellement beaux lorsqu’on les laisse s’exprimer de façon concomitante
Merci Etienne, je vais essayer … promis …