Mourir dans la dignité
J’avais espéré que le XXIe siècle nous ouvre la porte d’un nouveau courant de pensées, et bien non, nous restons coincés dans une philosophe ancestrale liée à aux religions. Mourir dans la dignité me semble en ce début de siècle un respect essentiel. Ma mère est atteinte d’une maladie neurologique, Parkinson et DCL. C’était une femme active, toujours positive, qui m’a toujours enseignée de croire en la vie. Seulement voilà, elle n’est plus que l’ombre d’elle-même. Lorsqu’elle a appris il y a cinq ans son devenir, elle a signé des papiers, non recevables aujourd’hui puisque les lois n’ont pas avancé. Elle doit donc subir cette dégradation de son corps ( elle ne marche plus, ne lit plus, n’écrit plus, ne peut plus téléphoner), et celle de sa mémoire qui s’efface doucement tout en conservant vu la perversité de cette maladie des cauchemars incessants. La Démence de Corps de Lewy est une vraie torture pour un malade. Il vit sans cesse dans plusieurs plans, ne sachant plus où se trouve la réalité ou ses rêves, il vit dans une angoisse permanente, dans des délires paranoïaques, une peur. Son état se dégrade par paliers, sans signe avant coureur.
Pourquoi ne pas laisser les êtres humains mourir dans la dignité ?
J’en ai assez que l’on nous serine au nom de la foi, qu’il faut souffrir pour avoir sa place au paradis ! L’homme devrait avoir le choix ! Certains choisiront les soins palliatifs, c’est leur droit, d’autres le suicide assisté comme en Suisse l’association DIGNITAS. Mais laisser mourir des années des vieux dans des maisons médicalisées, je trouve cela inhumain.
Dernièrement ma maman dans un éclair de conscience m’a pris la main pour me dire » Je ne savais pas que c’était si long de mourir » … toute la souffrance est dite dans ces mots. Elle est en attente de mourir, c’est ce qu’elle vit. Elle mange, dort, et le reste du temps, même si beaucoup d’ateliers sont organisés, elle vit dans cet univers de peur.
Tout le non-respect de notre société qui va prolonger la vie, en conservant ses institutions pleines de patients en état végétatif. Est-ce cela vivre ?
En tous les cas, je peux vous assurer que si une loi française n’est pas passée d’ici quelques années, lorsque les premiers symptômes d’une telle maladie se profileront, j’irai en Suisse ou en Belgique fermer mes yeux.
Je refuse d’infliger à mes enfants cette souffrance que vit ma mère, et cette peine qui me saisit à chacune de mes visites. L’amour c’est aussi savoir dire adieu à temps.
Beaucoup, beaucoup, vraiment beaucoup à dire.
Mais je préfère encore réfléchir pour l’instant. Néanmoins, je ne renie pas la proposition que je t’avais faite d’un ouvrage sur le sujet à quatre mains ^_^
j applaudis ce texte si fort
Dernière publication sur Les mots d'Ysabelle : Ethique...