Quand la raison doit l’emporter.
Vous êtes si nombreux à m’envoyer chaque jour sur mon blog vos témoignages sur cette raison qui fait fuir l’amour que j’ai eu envie d’écrire quelques lignes sur cette raison qui l’emporte. À tous ces amours que la raison a tués.
L’amour, l’amour, je n’ai jamais vu ce diabolique sentiment rimé avec raison. L’amour, c’est cette émotion qui nous prend à la gorge, qui nous serre l’estomac, qui va allumer dans nos yeux des millions d’étoiles et de papillons. L’amour, c’est cette innocence lorsque je te regardais, quand tu ne le savais pas, cette caresse invisible qui t’effleurait. L’amour, ce sont les moindres détails de ton visage que je trouvais beau, la finesse de tes lèvres, les quelques boucles de tes cheveux. L’amour, c’est ta jambe proche de la mienne, tes doigts qui me frôlaient presque, cette tension que je ressentais, que tu savais, qui se taisait. L’amour, ce sont ces mots que l’on dit du bout des lèvres, en chuchotant, presque un secret, ou que l’on ne dit que dans les silences, ces mots qui emportent si loin que l’on a peur de ne pas en revenir, de s’y noyer. Alors la raison s’invite, s’installe, nous tire par le bras l’air de dire, ne le regarde pas, il n’est pas pour toi, il ne t’aime pas.
Alors, il va y avoir le choix, ce choix, celui que ton coeur refuse, celui que ton corps ne veut pas, celui pourtant que tu feras. La fuite. Tu laisseras filer tel un foulard en soie cet amour auquel tu crois tant, cet homme que tu désires du fond de ton âme, ce coeur que tu voudrais attraper, tu le laisses filer doucement ou brutalement, selon la manière dont tu as voulu choisir ta destinée. Tu renonces simplement parce que la raison doit l’emporter.
Seulement, c’était sans compter sur l’oubli qui ne veut t’effacer, les regrets de n’avoir pas au moins essayé.
C’est ainsi, que dans ton petit jardin secret, chaque nuit tu dessines à l’infini, cet amour unique qui n’a jamais pu prendre vie.
C’est ainsi que tel un rite, dans un souffle, tu lui envoies ces mots que tu aurais voulu lui dire, en espérant que par magie, emportés par le vent, il les entende …
Je vous aime …
Très beau texte dans lequel je vois ma vie.
Merci Sylvie pour ta plume.