La rentrée des classes approche.
En route pour la pré-rentrée ! Amusant comme la ville commence à sortir de sa torpeur. En traversant mon parc favori, je croise des enfants qui me disent bonjour, des parents qui viennent discuter. Là, ce n’est plus juste une impression, la rentrée est imminente, si proche. J’adore mon travail depuis ses débuts, et je suis contente de débuter une nouvelle année, pourtant, j’ai depuis quelques années une appréhension. Le monde de l’éducation a tellement changé que j’ai l’impression d’être un dinosaure. Des réformes, j’en ai vues, qui n’ont guère apporté de miracles, et il va encore y en avoir cette année. Les enfants lisent de plus en plus mal, sont de moins en moins disciplinés, de moins en moins concentrés. La faute à qui ? Peut-être simplement à l’époque qui a bien changé. Depuis 3 ans l’instauration des TAP n’a rien arrangé, et chez nous ce fut une catastrophe ! Enfants, enseignants épuisés, résultats en chute libre, vendredis ingérables. Quand j’entends que 52% des villes vont revenir à la semaine de quatre jours, je dis « ouf! » mais déception, pas la mienne, et là, je grogne ! Pire, je grince des dents. D’avance je sais que ce sera une année difficile, je sais que le vendredi les enfants seront épuisés, vidés, qu’aucun apprentissage sérieux ne pourra être fait, je sais qu’arriver à cinq semaines de travail, je n’en tirerai plus rien. Alors j’appréhende, oui ! Je m’interroge surtout pourquoi une fois de plus ma ville a choisi de s’opposer plutôt que le bien-être des enfants.
Y penser ne servirait à rien. Après tout, j’en ai vu des réformes, j’en ai vu des parents sympas, d’autres complètement à la ramasse, j’en ai reçu des compliments, des petits bonheurs, et des agressions violentes verbales ou psychologiques qui m’ont déstabilisée un temps, au point de ne plus aimer mon travail. Puis je me suis relevée, encore plus motivée, la tête pleine de projets. Malgré les difficultés, j’ai toujours tout tenu le gouvernail de mon navire, et essayé de faire de mon mieux. Je ne sais pas si j’ai réussi, mais au moins j’ai essayé !
Après tout, même dans un tas de pierres, nous pouvons trouver une perle, et les enfants par définition ne sont que des perles.
et on doit beaucoup à vous tous instituteurs, institutrices
Dernière publication sur Les mots d'Ysabelle : Alors, quoi ?