Ces femmes ou ces hommes que l’on admire
Nous avons tous en tête, une femme, la femme dont on admire la plume ou la classe, celle que l’on aurait rêvé de ressembler, celle que l’on aurait inconsciemment voulu être. Je pense à l’auteure Marguerite Duras, femme ayant vécu sa vie jusqu’au bout de ses désirs, ces stars dont la beauté nous touche telle que Sophie Marceau, des femmes qui se sont battues pour une cause comme Rosa Parks, celles qui n’étaient que pur génie comme Marie Curie.
Pourquoi admirons-nous les autres ? Je pense que la vraie admiration est très positive. Elle permet de se dépasser, de se surpasser, de se dire que si cette personne a réussi, pourquoi pas nous?
À mon époque, nous avions un prof de mathématiques, dont presque toutes les filles étaient folles, non qu’il était beau, mais il avait un charisme fou. En troisième, nous étions un groupe de midinettes réfractaires aux mathématiques, je le suis toujours même si je dois l’enseigner à mes élèves. L’admiration que nous avions pour cet homme était comique, digne d’une compétition, à qui récolterait le premier bonjour, le premier regard. Pour arriver à attirer cette attention, nous étions prêtes à tout, même à passer nos dimanches à bosser de l’algèbre ! Résultat notre groupe de dix allergiques aux opérations avons dépassé en fin de troisième les têtes de classe, avec des notes fabuleuses, et la bise du prof en cadeau le dernier jour.
Alors la pédagogie par l’admiration est certainement une chose très positive ! Elle ne dure pas ! Deux ans après, n’ayant plus un tel prof, je me suis retrouvée où j’avais ma vraie place, en section littéraire.
Dans la vie, c’est pareil. Nous croisons des personnes qui nous fascinent par un mot, une manière de voir la vie, qui vont indirectement nous pousser à changer en bien, qui vont nous aider, sans le savoir, à nous construire. Le seul bémol est que parfois une confusion se dessine lorsque l’on associe des qualités morales à des qualités relationnelles. L’autre que l’on pensait exceptionnel va juste redevenir un être humain avec ses failles, ses défauts, voire ses bassesses. Le choc peut-être très dur. Cet autre que nous admirions se retrouve auréolé d’une ombre, ne sachant comment sortir de cette excès admiration (sauf quand comme mon ancien prof, il s’en servait pour la bonne cause). De là, va naître une déception. Nous ne reconnaissons plus en l’autre celui que nous admirions, nous nous sentons trahis, déçus. Nous en voulons inconsciemment à cet autre de n’être que ce qu’il est, tout comme nous en voulons à nous-mêmes de n’avoir pas vu à temps ces horribles défauts.
Pour conclure je dirais que l’admiration est une vraie bénédiction qui peut nous porter à nous surpasser, à atteindre des objectifs que l’on n’aurait jamais soupçonné, à oser l’impossible, mais si on veut éviter le retour violent de bâton, nous ne devons surtout pas être aveuglés par cette admiration.
« On ne peut admirer longuement que ce que l’on admire sans savoir pourquoi. » Jean Rostand
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