Les réseaux sociaux et la peur.
Pourquoi l’homme a-t-il autant peur ? Cette peur de vivre véhiculée au travers des médias, des réseaux sociaux, cette peur alimentée par des tiers. Un psychologue scolaire m’avait expliqué que la peur était naturelle, une réaction humaine face au danger, un besoin de notre corps de se mettre en défense face à une éventuelle agression ou à un rappel d’un sentiment équivalent. Par contre, nous sommes en tant qu’humain, limité, faillible, incapable de faire la différence entre une vraie peur « raisonnable « , et une peur liée à notre inconscient victime de nos expériences passées. Ce sera pour ceux qui comme moi hurlent face à une araignée, cette peur qui n’a aucun sens vu la grosseur de l’insecte, et pourtant rien que d’en voir une qui se balade, c’est la panique. La peur de voir un de ses proches malades, peur terrible, car empreinte d’angoisse, liée pour ma part au cancer de mon second enfant. On a beau se raisonner, se dire très fort que c’est absurde, il n’y a rien à faire sauf tenter de les surmonter.
Ensuite, il y a les peurs alimentées par les journalistes ou certains groupes sur les réseaux sociaux. Je pense à anxiété face aux terroristes, réalité, mais est-il vraiment nécessaire de sans cesse jouer avec cette peur ?
Je pense par exemple au « scandale du nouveau Levothyrox » qui a posé problème à un certains nombres de patients, mais bien moins qu’on le pense. J’ai discuté avec des malades très heureux de ce nouveau traitement, d’autres intolérants, comme pour tout traitement. Je ne me suis jamais positionnée contre ce médicament, ni pour. Malheureusement, j’ai constaté que certaines personnes prenaient plaisir à alimenter cette peur, à tel point que des malades ont refusé les comprimés sans même les avoir testés, d’autres ont même stoppé leur traitement . Une fois encore, pourquoi jouer sur la montée de cette angoisse ?
On en arrive trop souvent à un cercle vicieux, la peur d’avoir peur, résultat on va direct dans le mur …
Une amie me disait dernièrement « J’ai peur d’aimer, donc j’évite, et j’ai encore plus peur de tomber amoureuse ». Ne s’interdit-elle pas tout simplement de vivre ?
La peur est une émotion qui peut aider à avancer, mais qui également nous fige, qui bloque les mots. Ayant été harcelée à une époque, je fus dans l’incapacité de répondre aux agressions, aux personnes qui venaient m’attendre devant chez moi pour me transmettre des messages souvent violents, incompréhensibles même. Je m’en veux aujourd’hui, ayant été plus d’une fois accompagnée de mon fils, et lui ayant ainsi montré une angoisse qui fait de lui un ado plutôt trouillard.
De tout malheur peut sortir une bonne chose. J’ai appris à surmonter cette peur. Je ne regarde plus derrière moi si on me suit. Je n’écoute plus non plus « les mauvais conseils », et me dis qu’il y a une raison à toute chose. Je fuis donc autant que possible les personnes nocives ainsi que les groupes qui sèment la peur. Je ne serai jamais une courageuse, c’est une évidence, mais au moins j’ai appris une chose, la peur est un frein qui empêche d’aimer, d’être heureux, et surtout qui empêche de vivre vraiment.
Très joliment traité comme sujet. Bravo d’avoir osé tout de même exprimer ton ressenti, par expérience des réseaux, mais pas uniquement.