Les mentors d’une vie …
Nous avons tous des mentors, ces personnes qui croisent notre route un jour, qui ont une longueur d’avance, qui vont nous aider sans le savoir à passer à la prochaine étape. Le premier mentor de ma vie fut bien sûr mon papa. Ce n’était pas un homme facile, artiste contrarié, compliqué, mais avec une ouverture d’esprit et de philosophie unique. Il est parti trop jeune à cinquante-huit ans, il y a plus de vongt ans, laissant un vide immense. Après sa mort, j’ai repoussé les mentors qui s’invitaient dans ma vie, flirtant sur la ligne rouge du transfert, le recherchant dans tout homme âgé, voulant retrouver celui qui révèlerait mon potentiel artistique. J’avançais dans le noir, manquant de confiance en moi comme tout auteur débutant. Et puis un jour, j’ai aperçu une lampe, celle d’une personne qui jouait avec les mots, pas qu’avec eux malheureusement, mais peu importe, je suis restée fascinée, subjuguée, comme si le mot guide s’écrivait de nouveau.
Si je n’étais pas passée par cette personne, je serai restée endormie. Là, je me suis réveillée d’un long sommeil, j’ai usé ma plume sur le papier jusqu’à la casser. Ce mentor a quitté ma vie, un peu trop violemment, peu importe, les mentors ne sont pas fait pour rester dans notre vie, juste pour nous laisser leur savoir.
Il ne faut jamais regretter de les avoir croisés, de leur avoir offert toute notre confiance, car par eux, on apprend, on progresse. Ce mentor, on va l’admirer pour ce qu’il est, l’aimer aussi, car il représente cette force dont nous avons besoin, pour un temps.
Comme dans toute naissance, l’élève va dépasser le maître, et même si l’accouchement est difficile, si la perte nous donne l’impression que notre univers s’écroule, comme dans les livres, un chapitre se ferme pour qu’un nouveau s’ouvre. Après Rouge, ma route a croisé celle d’un nouveau mentor qui m’a aidée à écrire Blanc, conseillée, corrigée. Lui s’est envolé vers les étoiles, une autre façon de partir. Dernièrement, une jeune auteure que j’ai aidée durant l’été m’a écrit ces phrases « J’ai toujours voulu être comme vous, vous êtes pour moi un exemple que je veux suivre, que je dois suivre. » Moi, petite plume de l’ombre, j’ai été touchée, troublée, un peu comme si dans ce grand tourbillon qu’est la vie, nous avons tous un rôle à jouer, comme si la seule chose importante au final n’était que l’Idée, comme si la roue avait tourné et que c’était à mon tour d’offrir, de donner.
Une fois encore merci à mon père qui a simplement ouvert une porte qu’un jour j’ai eu la courage de franchir, celle de transcrire les rêves sur le papier.
Plus les années passent, plus il me semble que mes rencontres rendent le hasard de plus en plus agréable.
Texte touchant et tes, nos, mes mentors arrivent à nous tirer par le haut même si physiquement certains ne sont plus présents, ils sont nos repères…
Chut !laissons les nous guider.
Très bel article !!!