Écrire avec une gomme.
Il y a longtemps, une personne m’avait fait découvrir cette phrase « j’écris avec une gomme. » À l’époque, je découvrais le pouvoir de l’écrit, j’avoue ne pas avoir saisi le vrai sens de ces propos. Aujourd’hui, je jongle tel un acrobate avec les mots, et j’ai pris toute conscience de la force de cette citation. Je ne suis jamais considérée comme une écrivaine, et je n’en serai jamais une. Je me suis mise à publier bien trop tard, et je n’ai pas rencontré des personnes qui m’ont mise en avant. La vie est ainsi. Je n’ai aucun regret. J’ai croisé des routes depuis quatre ans, je me suis éloignée de certaines depuis six mois, et je m’en porte beaucoup mieux. J’en découvre de nouvelles, des personnes avec qui je me sens bien, n’en déplaise à certains. Je n’en aucune prétention littéraire, juste celle d’offrir un peu de bonheur. Je donne sans rien attendre. Pari réussi avec « Juste une seconde » avec huit « cinq étoiles » sur Amazon en quelques jours. Cela suffit à me combler, je ne suis pas compliquée.
Je me contente de n’être qu’une petite gribouilleuse. J’écris comme je le sens, avec mes tripes, avec mon âme. L’ère est au modernisme, ce qui fait que je n’écris que sur ma tablette, j’y laisse des tracés tels des pétales de roses. J’écris, je remplis, sans réfléchir. Le texte, je ne vais plus y toucher pendant longtemps, puis un jour, je vais le sortir, le refaire, rayer, faire sortir ces émotions que je n’avais pas mises, ces mots écrits avec une gomme. Je m’évertue surtout à supprimer l’inutile. Je sais que je n’ai jamais réussi parfaitement. Il reste beaucoup de choses inutiles, peut-être même la totalité de mes mots. Peu importe.
« Je crois qu’il faut presque toujours un coup de folie pour bâtir un destin. »
Écrire reste pour moi la possibilité de vivre sur une gamme avec une montre déréglée, jouer avec le temps, avec des personnages modelés dans une terre glaise qui ne sèche jamais. L’encre n’a pas vraiment besoin de sécher, la gomme n’a pas non plus besoin d’effacer, simplement parce que quand comme moi, on fait le choix de ne vivre que dans le présent, on ne se rend compte de presque rien, car on vit tout simplement.
Quel magnifique texte ! Sublime !