L’orgueil de nombreux praticiens
Ah l’orgueil, un des sept péchés capitaux. Pourquoi est-il si facile d’accoler ce sentiment à de nombreux médecins ? Pas tous, que l’on se rassure, des perles existent, j’en ai une. Seulement voilà que de retours désastreux de nombreux malades en souffrance !
Cette assimilation à la perfection ne vient-elle pas du Moyen Âge où la médecine était liée à Dieu ? Le fameux serment d’Hippocrate ne donne-t-il pas ainsi la grosse tête aux toubibs ?
Discutant dernièrement avec un jeune interne déjà désabusé, j’ai ressenti des frissons. Comment peut-on s’engager dans une profession qui demande à la fois empathie et connaissance si on n’a pas la hargne ? Ce jeune toubib posait un regard pathétique sur la maladie, et je n’ose même pas vous dire son opinion sur les maladies auto-immunes de la thyroïde, maladies totalement inintéressantes puisque ne répondant à aucun véritable traitement.
Orgueilleux ces médecins qui jugent, qui tranchent, qui posent des diagnostics même en cas de doute. Je donne souvent cet exemple d’une extrême violence, celui d’un urgentiste que j’avais appelé pour mon fils le 22 Avril 1988. Cet homme froid a regardé mon enfant, atteint d’un cancer en phase terminal, avec un air désabusé, et m’a juste dit « Il fait de la comédie ». C’était un médecin. Sur le coup, j’ai cru ce qu’il disait. Je ne me suis donc pas inquiétée. Deux heures après mon fils est tombé dans un coma et est décédé quelques heures plus tard. Même si l’issue était sans appel, cet individu ne pouvait-il pas manifesté un minimum d’empathie ?
Et cet autre, voyant une malade sombrant dans la déprime, plutôt que de diagnostiquer sa maladie auto-immune, est allée directement voir son employeur pour dénoncer un déséquilibre mental. La pauvre s’est faite renvoyée. Honteuse pratique. De quel droit une toute puissance médical fait-elle acte de foi ?
Et je ne parlerai même pas du scandale de l’industrie pharmaceutique, des « cadeaux » offerts à une époque par les laboratoires pour prescrire les nouveaux médicaments, et j’en passe.
Médecin ne veut pas dire être un Dieu.
Je le redis, il existe des médecins fabuleux, des soignants extraordinaires, et puis il y a les autres …
Osons le dire, tout comme osons dénoncer certaines dérives qui ne sont pas dignes du fameux serment d’Hippocrate.
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