( 8 janvier, 2018 )

L’agression permanente

 

« Des policiers se font caillasser après avoir sauvé des enfants d’un incendie » , «  des pompiers se font insulter lors d’une intervention », «  un prof agressé », que de faits divers qui inondent quotidiennement les médias. Pourquoi ? Pourquoi cette agressivité constante ? Tous ces hommes du service public se retrouvant blessés, touchés simplement parce que des idiots ont décidé de jouer les caïds.

La violence est le pouvoir des faibles, je l’ai souvent constaté dans ma profession. Enseignante, je vois de plus en plus de collègues insultés, maltraités par des parents paumés, avec une progéniture qui ne peut que suivre le même chemin.

La violence, c’est un peu comme une balle lancée à l’aveuglette, n’importe qui va la rattraper, la renvoyer, faisant parfois d’une broutille une affaire d’état, une histoire croustillante dont on va enfin pouvoir parler dans les chaumières.

Ce sera le « Je n’aurais jamais cru ça de lui », « Elle, non , vous croyez ! » et la rumeur va monter, gonfler, s’enflammer, se déformer. Pour les protagonistes, c’est un viol psychologique terrible, une violence sans retour possible. L’ayant vécue, je peux vous assurer, on en ressort complètement changé. On n’est plus rien, juste un nom dont on se sert pour alimenter une rumeur, qui elle, fait du bien « aux autres » qui ont enfin un sujet de conversation à déblatérer autour d’un café. Je vomis encore des années après le souvenir de toute cette violence, et le pire est qu’on m’en parle parfois encore, comme si rien que de se plonger de nouveau dedans, « ces autres » reprennent vie simplement en en causant.

Insulter, agresser, dénigrer, notre société actuelle ne fonctionne plus que sur ce registre, celui de l’affront, celui de la guerre. Plutôt que de parler, on commence par montrer les poings, par attaquer, par menacer, et même si on le regrette ensuite, c’est souvent trop tard, les actes restent. Je rêve d’un jour où l’homme comprendra que les problèmes ne peuvent se régler dans la violence, que seule la communication sincère peut apporter un peu de sérénité. Cessons de sortir les poings pour se sentir exister.

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