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( 27 janvier, 2018 )

Fin de vie

Aujourd’hui ses yeux bleus m’ont transpercée, avec une lucidité telle que durant une heure nous avons parlé, comme avant. Je suis redevenue la petite fille aux couettes qui ne cessait de poser des questions, voulant toujours savoir le pourquoi des choses. Instant béni ! Comme si l’horloge s’était arrêtée. J’ai savouré sachant très bien que la prochaine fois, son regard ne me verra pas.  Ma mère est atteinte de Démence de Corps de Lévy, au siècle dernier, on l’aurait internée, aujourd’hui elle est dans une prison dorée. Une fois encore, je serre le poing face aux imbéciles qui jugent sans le vivre, reprochant aux familles de « placer leurs vieux » comme ils disent.

Gonflée d’énergie aujourd’hui, je m’adresse à eux. On n’est plus au début du XX siècle où on pouvait s’occuper de nos parents. Stop à la culpabilisation ! Je rencontre trop de personnes où je vais, honteuses de n’avoir pu prendre soin de leur famille. Comment faire ? Quand on se retrouve obligé de travailler jusqu’à 65 ans, garder un malade chez soi est une aberration surtout en région parisienne ! Je vais vous dire à part mes tomates cerises que je plante sur ma terrasse de quoi pourrais-je bien vivre ?

Bien sûr que finir dans ces endroits n’est pas le paradis, bien sûr que l’on aurait voulu pouvoir encore l’emmener au resto ou au cinéma, bien sûr que le jour où je l’ai déposée, j’en ai pleuré toute la nuit. Seulement voilà, j’ai tout fait pour que ma mère reste le plus longtemps possible chez elle, assurant des visites quotidiennes ainsi que soins médicaux jusqu’à une crise de démence où je l’ai trouvée nue sous la table nageant dans ses excréments. Ceux qui critiquent, vous ne l’ouvrez plus votre grande bouche ? Parfois on voudrait, mais on n’a pas le choix, on n’avons pas d’argent non plus.

Alors non les gens, on ne se débarrasse pas de nos parents, on ne met pas « nos vieux » comme vous dites par plaisir, on souffre de les voir diminuer, mais on est là, pour parfois juste une heure de lucidité tous les mois voire plus.

Trois ans que je vis cela, trois ans que je suis devenue les racines de celle qui était les miennes. Trois ans que ma mère n’est plus vraiment là, mais que je continue à faire ces mêmes visites ritualisées dans l’espoir comme aujourd’hui de voir briller ses yeux.

Cessez la critique ! Je ne souhaite cette fin de vie à personne. Aujourd’hui, une femme jeune venait pour son mari … un amour qui va s’effacer. Ce que ces malades vivent est terrible, ce que nous famille nous vivons aussi !

Mais on tient, pour eux, pour nous, parce que cette fin de vie, ce n’est pas celle que quiconque choisirait …

 

( 27 janvier, 2018 )

Mes amis, mes amours …

Avec un zeste sans acidité, j’ai envie de reprendre la chanson du grand Aznavour …

« Mes amis étaient plein d’insouciance. Mes amours avaient le corps brûlant.

Mes emmerdes aujourd’hui quand j’y pense. Avaient peu d’importance. Et c’était le bon temps. »

Où est l’insouciance de nos vingt ans ? J’ai eu beaucoup de galères dans ma vie, mais j’ai aussi bien vécu, et que de fous rires j’ai partagés, que de moments de plaisir, que d’âmes m’ont touchée. Aujourd’hui, quand je me souviens de ce temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, cette époque sans portable ( quoi !!! Est-ce possible ?), sans wifi ou décodeur, et bien, honnêtement, qu’est-ce que c’était bien !

Nous faisions des soirées délirantes passées à danser, à s’amuser, avec nos amoureux, c’était la confiance, on n’avait pas cette sensation d’être seule à côté d’un téléphone connecté à notre chéri. Bien sûr, on ne roulait pas sur l’or, mais on vivait bien, heureux. Des amis d’Hier j’en ai encore quelques uns, parfois lorsque l’on se retrouve on parle d’un temps que mes propres enfants ne comprendraient pas.

Ces journées passées le mercredi au patronage de la ville , Corinne, ces centres d’été où on n’hésitait pas à nous faire marcher des heures pour atteindre le sommet d’une montagne, Martine, ( Quoi ? Marcher ?), ces journées à papoteront au resto de tout de rien, Erik, Isa, et la bande des fous que nous étions.

Alors, oui, clin d’œil à tous ceux qui ont déjà des cheveux blancs voire plus de cheveux ( Non Tienou, ne te sens pas viser), à tous ces amis que j’adore avec qui nous partageons de vrais moments ( Régis, Isabelle et Tienou, Isabelle avec nos petits restos, Coco, et tous les autres, loin d’un téléphone portable, loin d’une connexion Internet, des moments simplement faits peut-être simplement pour revivre autrement ce bon vieux temps …

( 27 janvier, 2018 )

Parce que je n’ai jamais baissé les bras.

Ma vie est un vrai patchwork de batailles que j’ai du mener, bien malgré moi, parfois les jambes flageolantes, mais sans jamais lâcher. Tel un capitaine de navire, j’ai affronté les mers les plus houleuses, les tempêtes les plus violentes, j’ai vu disparaître de nombreuses personnes que j’aimais, j’en ai vues aussi se perdre, se noyer, tentant parfois de m’emporter avec eux, mais quitte à m’en faire mal aux mains jusqu’à saigner, je n’ai jamais lâché le gouvernail. Je ne vous dis pas que je n’ai pas dégusté,  mon corps a encaissé, longtemps, puis petit à petit mon armure s’est fissuré, les plaies ont suppuré, j’ai perdu des morceaux comme si mon corps se désintégrait. J’ai aimé dans ma vie, à en crever, passer des nuits à espérer, à refuser de voir la noirceur dans un geste. J’ai eu mal à tel point que mes mâchoires se sont serrées à force de ne pas vouloir hurler.

Des dizaines de fois, je suis tombée, à tel point que parfois j’avais envie de m’endormir sur ce sol glacé, envie de ne pas me relever, de tout laisser tomber, et une petite voix toujours me disait «  Ne baisse pas les bras ! »

Alors, je me suis relevée, j’ai refusé de lâcher, je me suis accrochée même si je buvais la tasse, même si de « bonnes âmes » tentaient de me noyer, je flottais, jusqu’à marcher sur cette mer déchaînée.

Aujourd’hui, je suis une Survivante, tout est dans ce mot « sur- vivante », en clair je suis toujours en vie. Peu importe ce que l’on a pu dire sur moi, ce que l’on dira demain, je m’en moque. Je suis en vie ! C’est la seule chose qui compte, et ces différentes expériences m’ont juste fait comprendre qu’aucune barrière n’est infranchissable, que ce sont les autres qui érigent des pics devant leurs portes pour nous empêcher de les enjamber, mais que la bienfaisance et les bons sentiments auront toujours le dernier mot. J’ai appris aussi que l’âge n’avait aucune importance. Quand je vois des personnes qui osent mentir sur leurs années, j’ai envie de leur rire au nez ! Stupidité, tout est dans les actes. Tout est réalisable, je le sais maintenant. Tout rêve vaut la peine d’être vécu. Il ne faut jamais baissé les bras. Parfois votre corps ou les autres vous rappelleront à l’ordre, ne les écoutez pas. Si votre corps va mal, demain il ira mieux, quant aux autres, l’ignorance est leur arme, l’indifférence sera la votre.

Des échecs, j’en aurais encore, je l’espère, cela voudra dire que je vivrais encore longtemps, des moments de bonheur, des coups de coeur, des histoires d’amour, j’espère en savourer jusqu’à mon dernier souffle. Quant à tomber, j’ai compris comment éviter de me faire mal, il suffit de bien s’accrocher, de rester les deux pieds solidement figés, et de rire les cheveux au vent en laissant son navire voguer. Un jour, toi, tu m’as dit que je marchais sur l’eau, et bien aujourd’hui, malgré mes vieux os usés, je ne marche plus, je cours sans m’essouffler, et je croque dans la vie, en continuant comme je l’ai toujours fait, à ne jamais baisser les bras, et à vivre, tout simplement, vivre totalement, car je ne veux pas mourir en ayant des regrets.

«Lorsque tout semble aller contre vous, souvenez-vous que les avions décollent toujours face au vent»

HENRY FORD

 

( 26 janvier, 2018 )

Pourquoi parle-t-on souvent trop ?

Qui n’a pas à un moment de sa vie réagi sous le coup de l’impulsion ? Juste quelques secondes de trop avant de réaliser trop tard qu’il eusse été préférable de fermer sa bouche ? Parler trop vite, c’est parler plus qu’il ne faut, meubler du vide, peut-être par peur ou par besoin de garder le contact, va-t-on savoir, seulement une fois les paroles dites, elles ne s’effacent pas.

Parler trop vite est une façon de se dédouaner, de répondre à une attaque sans réfléchir souvent parce que notre orgueil fut touché. L’autre va nous agresser sans réels arguments, et au lieu de prendre du recul, nous allons à notre tour foncer tête baissée dans la mêlée de manière encore plus violente comme si un tel acte explosif allait stopper la douleur. L’expérience de chacun montre que c’est faux. Le mal s’installe et fait mal.

Parfois nous parlons aussi trop lorsque l’on se sent en confiance. On est « bien » dans ce lien qui se créé alors on avance quelques confidences, parfois même comme disent les enfants « des secrets ». Seulement, l’autre en face n’est pas toujours bienveillant. Si on veut le faire à l’humour, les espions ne sont pas que dans les séries B. Dernièrement, ma route a croisé la route d’une personne « super sympa », « trop » même. Maintenant je suis très vigilante ! Il ne m’a fallu très longtemps pour débusquer le lièvre au vu de ses questions, de son attitude, et découvrir son lien avec quelqu’un d’autre. Elle a dû partir bredouille, car trop parler, c’est fini .

Parler trop, c’est ouvrir une porte où on peut laisser entrer un ouragan. Même si l’attirance amicale est forte, l’autre peut parfois comprendre de travers, refuser ces confidences qui ne cadrent pas avec ce qu’il pense de nous ou ne pas aimer simplement ceux que nous aimons. Lorsque nous prenons conscience que nous avons trop parlé, que nous nous sommes dévoilés à la mauvaise personne, il est trop tard, plus possible de faire alors marche-arrière.

Longtemps, j’ai fait partie de ceux qui faisaient confiance les yeux fermés, qui parlaient trop, et j’ai pris plusieurs revers en pleine face, le naturel reste. Difficile d’aller vers ce sentiment positif d’ouvrir son coeur aux autres. Seulement, trop de personnes ne s’intéressent qu’à eux.

Avez-vous constaté le nombre de personnes qui ne sont là que quand elles ont besoin de vous ? Pour un conseil, pour un coup de main, pour un soutien psy, et puis plus personne. Dans le monde de l’édition, c’est pire que tout. On va vous demander de l’aide pour tout et n’importe quoi, mais certains ne lèveront pas le petit doigt pour vous. Heureusement qu’il reste les fidèles des premiers écrits, qui eux sont là, vraiment là, même si c’est dans l’ombre.

Maintenant, j’ai choisi d’écouter plutôt que de parler, j’évite les situations de crise n’hésitant plus à prendre la fuite même si on me trouve plutôt lâche. J’avoue que j’ai morflé et je n’ai plus envie de souffrir de nouveau. Pourtant, j’aimais toujours autant parler avec ceux avec qui je me sens bien.

Aujourd’hui, rares ceux qui connaîtront vraiment ma pensée en dehors de mes écrits, seuls les vrais amis qui se reconnaîtront.

J’ai toujours aimé les personnes qui parlaient peu, car j’arrivais à entendre leurs silences, mais je me suis aperçue que même ces personnes-là pouvaient, elles aussi, un jour parler trop vite, sous le coup d’une blessure d’orgueil ou d’une incompréhension et faire ainsi du mal.

Pourquoi les gens parlent-ils trop souvent ? Surtout des autres ?

Peut-être parce que notre société favorise la solitude et que beaucoup se raccrochent à une illusion, alors au final, l’important n’est-il pas de rester qui nous sommes, de parler pour créer un lien véritable sans mensonge,  sans violence juste pour le plaisir d’être ensemble, avec ces relations créées sur la durée et non ces coups de coeur souvent virtuels et faux.

( 26 janvier, 2018 )

La souffrance du monde enseignant

 

C’est rare que j’aborde mon autre casquette, celle de l’enseignement, mais ces derniers temps, j’ai enviede pousser mon coup de gueule. On ne cesse de nous parler de la souffrance des élèves seulement voilà qui a envie de s’interroger sur celle des enseignants, ces planqués qui ont, eux, toutes les vacances scolaires ! Seulement quand on fait un tour sur les réseaux sociaux les veilles de rentrée, on lit des milliers de « ouf , c’est la reprise », de parents exténués après quinze jours de vacances car leur petit coeur adoré a mis le bordel dans la maison. Transposons cet angelot dans nos classes surchargées, et nous obtenons l’horreur ! Alors oui, nous les enseignants, nous allons donner toute notre énergie pour enseigner, éduquer, responsabiliser ces enfants, nous allons passer des heures, souvent debout, à aider ces jeunes à devenir des citoyens, nous allons passer du temps non compté  après nos heures à l’école pour élaborer des projets, de nouvelles idées, de nouvelles stratégies pour mieux apprendre aux élèves, mais voilà, de nos jours cela ne suffit pas ! Nos élèves ont besoin de cadres, de rituels qui vont les sécuriser, seulement une fois chez eux, le cadre s’effondre.

L’éducation nationale est en crise, on nous balance tous les deux ans de nouvelles réformes, de nouveaux programmes, des fiches à remplir pour l’administration de plus en plus lourdes, et je ne parle même pas des livrets numériques, nouvelle invention. Mais de l’enseignant, qui en parle vraiment ?

Qui sait que nous n’avons pas de treizième mois, pas de comité d’entreprise, pas de chèques cadeaux pour Noël, pas de médecine du travail ( un toubib par département que l’on ne voit qu’une fois dans sa carrière). Qui sait que si on en a assez de ce travail, on n’aura pas droit ni à des formations à Pole Emploi ni le chômage ? Que contrairement aux idées reçues, on partira rarement avec une retraite complète, que nous avons une mutuelle qui ne rembourse rien, que 50% des enseignants en élémentaire n’échappent ni aux microbes ni aux gastros ni aux poux parfois, et pourtant on le plus faible taux d’absentéisme de la fonction publique ?

Qui surtout s’intéresse à l’individu derrière sa casquette d’enseignant ?

Personne ! Sur les réseaux sociaux, les enseignants se font démolir s’ils osent dire qu’ils sont fatigués !

Alors je vais vous dire, j’ai fait quinze ans de privé à douze heures par jour, et j’ai choisi l’enseignement par e que j’avais la foi, que j’y croyais et que je pensais vivre sereinement. J’y ai perdu une vie de famille, ma santé, mon énergie, et l’estime que j’avais de moi. Mes douze heures par jour étaient bien moins difficiles.

L’enseignant est seul dans sa classe avec trente élèves durant six heures, seul à gérer les problèmes de discipline, de famille, l’agression montante des parents furieux pour un manteau égaré ou une bagarre sur les heures périscolaires. L’enseignant est de service de récréation, donc n’a ni le temps de prendre une pause et parfois même pas celui d’aller aux toilettes. Quel autre boulot se retrouve ainsi coincé ?

L’enseignant n’a pas d’état d’âme, n’importe comment il n’a pas le droit d’être malade en dehors des vacances scolaires. Si il pouvait choisir aussi de prendre ses congés maternité pendant l’été, l’administration serait aux anges.

 

Enseignants heureux ? Les statistiques montrent qu’il n’y a plus de volontaires au concours, que 70% des enseignants seraient dépressifs, 23% font un burn out définitif … Freud disait déjà à l’époque qu’enseigner était chose impossible, il semblerait aujourd’hui que ce n’est pas enseigner qui génère une souffrance, mais cette solitude de l’enseignant face à ce milieu cloisonné où le moindre faux pas est déformé, jugé, où la moindre rumeur privée pourra être utilisée, où seules les erreurs sont regardées et non le facteur réussite. Parents, collègues, inspecteurs, tous tirent avant de juger ou de comprendre. Les enseignants ne sont plus reconnus par leurs pairs, ils doivent chaque jour avancer sur des oeufs en faisant un effort considérable pour qu’un d’eux ne s’écrase pas. Pourtant un bon enseignant travaille avec sa conviction, avec ses tripes, avec ce petit plus que n’ont pas les secrétaires dans leur bureau ou les PDG dans leur entreprise, un enseignant va fonctionner sur l’empathie, la bienveillance.

Pas d’enseignants heureux ?

Enseignante, j’ai des moments très heureux avec les élèves, ces petits riens qui font que soudain une journée se retrouve réussie, mais je reconnais qu’au bout de vingt-trois ans de carrière, je suis de plus en plus souvent en souffrance face à des comportements d’élèves impossibles à gérer seule malgré mon expérience, ces insultes, ces doigts d’honneur, cette violence m’atteint et à cela s’ajoute un découragement vis à vis de cette société qui ne cesse de « casser de l’instit », une hiérarchie qui s’en moque, »pas de vagues surtout » laissant la porte ouverte à toutes les dérives.

Alors oui, je cloisonne, je donne le maximum à mes élèves, mais de plus en plus, j’enlève ma casquette dès que je passe la grille de l’école. Je m’offre une nouvelle bouffée d’oxygène au travers de mon statut d’auteur inconnu bien sûr dans mon monde scolaire, car on m’a fait savoir il y a quelques années qu’il ne fallait pas tout mélanger.

Malgré ma nature positive, je ne suis guère optimiste sur l’avenir de l’école tant qu’une vraie reconnaissance ne sera pas accordée à tous les enseignants. On a tendance à oublier qu’une société sans instruction va direct à sa perte, alors une fois encore, au lieu de juger, un regard apaisé sur cet univers difficile spécialement en zone sensible où je travaille par choix, serait souhaitable.

 

Quant à moi, je compte les années, en croisant les doigts qu’un nouveau gouvernement ne recule pas l’âge de la retraite, car franchement, les enseignants épuisés, perdant la mémoire ou en déambulateur, c’est ce qui attend l’éducation de demain si on continue à ne pas prendre en compte les vraies difficultés du métier

( 25 janvier, 2018 )

Petits conseils aux jeunes auteurs

 

Il faut bien débuter un jour, et rien n’est plus difficile que ce parcours et les erreurs que l’on peut faire. On lit de tout et du n’importe quoi sur les réseaux sociaux, à se demander si parfois les gens veulent vraiment conseiller ou enfoncer. Tout d’abord, si on a envie d’écrire, il faut le faire. Se lancer est une vraie libération. Le manuscrit terminé, est-il bon ? L’erreur du débutant ( je suis passée par là) est de penser qu’une fois ce texte écrit, partiellement corrigé, il est fini. Faux ! Un bon livre sera en général réécrit plusieurs fois, retravaillé sur certains passages, allégé. En général, trop d’auteurs se pensent Zola ou Hugo en faisant des descriptions à rallonge. Si vous voulez être lu, évitez ! La société va vite, aime ce qui est court, les romans pouvant être avalés entre deux stations de RER.

Ensuite trouvez des bétas lecteurs qui vont vous aiguiller, vous donner leur avis. Parfois c’est un passage douloureux, car un manuscrit, c’est comme « un bébé », on pense en avoir fait la perfection. Ce n’est pas le cas, les bétas sont là pour cela. Ensuite, bien choisir ses correcteurs, et mettre le mot fin.

Ensuite ? Déjà ne pas se leurrer, tout le monde ne peut vivre de ses livres, rares sont même ceux qui ont cette chance. C’est un rêve que tout auteur a, mais rester surtout les pieds sur terre sinon la chute peut s’avérer très dure.

L’important est de garder l’envie, cette passion !

Après, vient ce moment tant attendu, la publication. Là encore il faut cesser d’écouter les autres. Chaque individu est unique et ce qui convient aux uns ne conviendra pas nécessairement aux autres.

Certains auteurs seront heureux simplement en étant lus, d’autres ont besoin d’avoir un contact avec son public et iront de salons en dédicaces. Ce sont des choix individuels. Il en sera de même pour l’édition du manuscrit. Certains ne vont viser que « les grosses éditions », en ressortant brisés car ces éditions ne prennent que rarement des premiers manuscrits. D’autres vont préférer l’auto édition pure, juste pour être lu vite. Le danger est que souvent ces romans sont moins bien vus par les libraires ou les centres commerciaux. Peut-être parce que trop souvent ces jets publiés sur Amazon sont plein de répétitions ou de fautes. S’autoéditer demande un passage impérativement similaire à l’édition classique côté travail, relecture etc.

On n’écrit pas un roman en un mois !  Ce n’est que mon avis, mais je lis tellement de manuscrits que je commence à voir les dérives.

Ensuite choisir une édition classique même si c’est une petite édition. On ne doit pas payer pour être édité. Après trouver l’édition où on sera bien, qui répondra à nos exigences. Bien lire le contrat une fois ce dernier reçu, chaque détail peut avoir son importance, en particulier les clauses d’exclusivité ou de préférence.

Ensuite, savoir que quelque soit le mode d’édition, il faudra impérativement mettre la main à la patte, faire un peu de publicité.

Et puis, ne jamais arrêter d’écrire !

Allez jusqu’au bout de ses rêves, cela en vaut vraiment la peine

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( 25 janvier, 2018 )

La critique est facile, choisissons la difficulté.

Ah cette société qui ne sait que juger, critiquer. Ça me fatigue ! Comme si les gens n’avaient rien de mieux à faire ! Jamais un compliment, jamais du positivisme, non, toujours à ne voir que le côté sombre. On se croirait dans Star War et ‘le côté sombre de la Force » ! Un peu de sérieux, la vie est déjà bien compliquée pour en rajouter volontairement. Je sais bien que l’homme est formaté pour éviter les éloges ou les compliments qui malheureusement sont souvent mal pris, comme si dire « merci » pouvait cacher quelque chose de pas très net, comme si avouer à une personne qu’on l’appréciait n’était qu’un piège, et j’en passe. Résultat, les masques se posent à tel point que dans la vie ou sur les réseaux sociaux, ils sont rois, autorisant tout un chacun à dire tout et n’importe quoi.

Critiquer les autres restent pour certains un véritable plaisir pris autour d’une tasse de café, pendant que les enfants s’amusent à la PS4, souvent pour se dédouaner eux-même.

Je n’arrive pas à comprendre ce besoin de dire du mal des autres, il y a tant de sujets à discourir, littéraires, cinématographiques, musicaux, culturels, pourquoi se focaliser sur la vie de Tartanpion qui s’éclate avec Mistinguette ? Ne serait-ce pas au fond une pointe inconsciente de jalousie ? Un désir face à ce que « lui » ose faire ? Pourquoi tant de personnes ne cherchent-elles pas plutôt à se réjouir du bonheur d’autrui ? Vouloir que ceux que l’on aime soient heureux n’est pas totalement débile ! Je pense sincèrement que le plus beau cadeau que l’on puisse faire à une personne est vouloir son bonheur même si c’est au détriment de notre propre désir.

Bien sûr, c’est difficile, bien sûr cela demande de ne pas se mettre en position de défense ou d’agressivité, cela implique de renoncer au jugement facile, mais essayez, vous verrez qu’au final, cela vous rendra aussi heureux que la personne, même si elle habite à des kilomètres, mettre si elle a quitté votre vie. Continuer à parler d’elle derrière son dos ne vous apportera rien, juste une certaine honte. Toutes ces critiques, tout ce mal, une seule question se pose, cela en valait-il la peine ?

( 24 janvier, 2018 )

Toi mon obsession

Suite à mon article sur l’oubli, vous avez été,nombreux à me remonter un amalgame entre obsession et oubli impossible. Cela m’interpelle. Cet oubli qui ne vient pas serait-il indirectement obsessionnel ?

Certains psychiatres vous diront que l’obsession est une névrose, ce qui me fait toujours sourire, car tout reste quantitatif quand on sait que l’homme a tendance à trop vite juger des faits qu’il va interpréter. Hormis le serial killer qui va , certes, ravir ma plume d’auteure de polar, quel humain n’a pas connu un jour l’obsession ? Je parle de cette sensation qui pousse à penser à une autre personne, un ancien amant, une relation de travail, un ami, un patron, peu importe, jusqu’à l’envelopper d’angoisses ou à l’inverse de rêves et de fantasmes, ces deux derniers,  qui ne font de mal à personne.

L’obsession qui apporte de la douleur est à fuir, celle qui fait du bien pourquoi la combattre , elle disparaît souvent avec le temps. Quoique, une relation me disait récemment passer ses journées depuis cinq ans à regarder le profil Facebook de son ex-compagnon. Elle s’est figée à un moment T, celui de la rupture et n’avance pas. Elle me parle d’amour, je pense qu’il ne s’agit que de frustration, car cet amour obsessionnel n’a aucun sens véritable à partir du moment où la porte fut fermée à double tour sans espoir de retour. Cette personne se refuse de vivre,  est en souffrance, se faisant mal plusieurs fois par jour à regarder les photos de cet homme qui l’a quittée. D’un autre côté, cet homme ne joue-t-il pas inconsciemment avec ce coeur brisé pour satisfaire son ego ? Il est si simple de bloquer ceux que l’on n’aime plus sur les réseaux sociaux. N’est-ce pas un tantinet sadique d’agir ainsi ?

Dans un cas comme celui-là, l’obsession empêche l’oubli, c’est une certitude, mais l’oubli peut-il au final vraiment s’écrire en totalité ? Qui n’a pas survécu à un drame, tentant d’oublier des évènements douloureux ou un amour, et vu tout ressurgir en force des mois voire des années plus tard, en écoutant une chanson ou en croisant une route ? Peut-on qualifier cela d’obsession alors que la vie a continué ? Quelle quantité d’amour ? De regrets ? De désirs ou de frustrations, faut-il pour cataloguer ces émotions « d’obsession » ?

L’obsession reste un des principaux thèmes travaillé dans les romans, alors fait-elle peur à l’Homme par son incapacité à la discipliner, par cette nostalgie qui peut donner du vague à l’âme, ou simplement parce qu’elle reste souvent très narcissique et incomprise par les autres ?

N’est-il pas préférable d’atterrir sur terre et de vivre ses passions plutôt que de les fantasmer jusqu’à l’obsession ?

 

( 24 janvier, 2018 )

Les mots pour le dire.

Il y a quelques années, j’avais eu un vrai coup de coeur pour le livre de Marie Cardinal « les mots pour le dire », tellement profond, relatant ces maux issus de mots qui ne sortent pas, ces douleurs incrustées dans la chair qui font souffrir.

On ne cesse de nous dire que les migraines, les mots de tête sont en augmentation depuis quinze ans. Plutôt que d’en chercher la cause, on abrutit les gens avec des cachets vite avalés, mais qui ne soignent rien. Quand prendra-t-on vraiment en compte le lien entre le corps et l’esprit ? À écouter certains, on a l’impression que nous sommes deux entités distinctes, d’un côté un corps qui ressent la douleur et de l’autre un esprit indépendant qui ne fait que penser.

Pourtant combien d’ulcères à l’estomac sont dus à un stress récurrent ! Combien de crises de paniques ou d’angoisses amènent directement sur « les chiottes » !

Et je ne parle même pas des douleurs lombaires, le fameux « en avoir plein le dos » !

La thyroïde, cette petite glande que l’on ignore tant que l’on ne l’a pas vue se dégrader, est  très symptomatique d’une profonde tristesse de ne pas avoir pu dire ce que l’on aurait voulu dire, ces mots qui ressent coincés, bloqués. Cette impuissance face à un mur, à un refus de communication, une réalité à laquelle on ne peut faire face ( deuil, séparation, incompréhensible, blocage de communication). Ce n’est pas une généralité, mais les statistiques parlent pour elles. Une déception qui n’a pas été « avalée » va avoir une incidence sur cette glande se bloquant voire se détruisant.

Alors, oui, il faut utiliser les mots, oser les cracher même si cela ne plaît pas, même si on vous dit ou on vous menace de ne pas le faire, il ne faut rien garder en soi, jamais.

Il faut apprendre très jeune à dire aux enfants «  les mots qui leur font du mal ». Je suis d’une génération où on ne dit pas, où on encaisse avec le sourire, où on fait passer le bonheur des autres avant le sien, résultat le jour où on se brise, c’est violent et définitif. Inconsciemment nous créons des noeuds ( le fameux noeuds à l’estomac), et ces noeuds bloquent notre énergie. Si cette dernière ne circule plus positivement et correctement, les maux vont apparaître, alors détruisons ces noeuds puisque souvent nous ne pouvons pas empêcher leur formation.

Comment ? En nous libérant de ces mots destructeurs, soit ceux qui nous furent dits, soit ceux que nous n’avons pu dire. Ne pas fuir la réalité, ne pas se dénigrer, chacun est unique, chacun est un trésor, et peu importe ce que les autres pensent, seul notre regard sur nous est important.

En résumé, renverser la vapeur, ce qui ne se fait pas en un jour, est long, nécessite de pardonner, de reconnaître ses erreurs, ses tords, ses frustrations.

Cela ne guérira certainement pas une maladie, mais  permettra de l’accepter un peu mieux et donc de mieux la vivre.

Cela vaut la peine d’essayer non ?

 

 

J’ai usé ma plume pour m’en sortir. Profitez-en pour découvrir mes écrits autre qu’Hashimoto, mon amour …

Pourpre, un polar décoiffant chez Evidence Éditions

Juste une seconde sur Amazon

Et beaucoup d’autres …

 

 

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( 23 janvier, 2018 )

Écrire pour vivre

Écrire pour vivre est une sorte de peinture édulcorée à laquelle croit encore beaucoup trop d’écrivains en herbe. Une chance sur un million ? Et je suis  réaliste ! Parfois on tombe, lorsque l’on débute, sur des éditeurs qui vous font miroiter un rêve, des séances de télé, des dédicaces en masse, des traductions dans le monde entier, alors oui, on y croit, tout simplement parce que sauf si on a toujours baigné dans cette marmite, on n’y connaît rien. Le réveil est un peu douloureux lorsque l’on constate qu’au final, seuls les grands écrivains sont conviés dans les émissions ou cités dans les grands magasines. Ensuite, on en rit ! Il est toujours bon de rire des rêves qui n’ont pas aboutis, cela permet de changer notre fusil d’épaule. Car au fond, pourquoi écrire pour vivre puisque nous avons déjà un travail qui nous permet de mettre un peu de viande dans la cocotte. Pourquoi ce besoin d’être une tête d’affiche ? À qui voulions-nous prouver quelque chose ? Serait-ce à cette personne qui nous a profondément blessés ou à notre orgueil un peu malmené ? Une fois cette prise de conscience effectué, tout change. La plume ne devient que plaisir et divertissement, l’encre s’amuse, tache parfois, mais se conte d’être. Alors, on finit par vivre pour écrire, et franchement, qu’est-ce que c’est bien !

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