Tout le monde peut écrire, cela fait partie de ce que nous sommes, ce besoin de poser des mots sur une feuille de papier. Après, cela ne veut pas dire que le texte est bon. Trop d’écrivains en herbe sont convaincus de détenir un best-seller simplement parce qu’ils ont réussi à boucler un manuscrit. Seulement, ce n’est que la toute première étape, la plus facile qui fut faite. Déverser des émotions sur des pages blanches, même mes élèves de dix ans savent le faire. Pondre un livre qui tient la route, dont l’intrigue n’a pas déjà été faite par d’autres, échapper à la structure productrice classique, ça c’est un vrai défi !
Là arrive tout le travail de réécriture. J’insiste beaucoup dessus, car pour mon tout premier roman , j’étais ignare et n’avais reçu d’aide que de personnes n’appartenant pas au milieu littéraire, j’ai envoyé un manuscrit brut « Rouge ». N’allez pas me demander pourquoi ni comment ce bouquin bondé d’imperfections a bien pu atteindre les cinq cents ventes ! Je l’ignore ! Je n’ai pas voulu le retravailler à fond en le mettant chez EE, je voulais garder une trace « du début ». Passer dans différentes ME m’a appris à raisonner autrement. D’abord, un manuscrit n’est jamais bon, on peut toujours le changer, y rajouter des choses, de l’émotion, seulement à un moment il faut dire stop. Ensuite, la réécriture est un travail titanesque, qui ne se fait pas en une heure. Il faut partir à la chasse aux fautes, aux répétitions, aux coquilles. Même les plus grands en ont ! Trouver ce qui fut déjà fait, effacer des chapitres entiers, recommencer encore et encore. Là seulement, on peut se dire auteur, pas avant.
Ensuite, toujours protégé ses écrits soit sur le site de SGDL, ou Copyright@ puis prendre du recul, des bétas, des alphas, bref un regard en arrière que l’on n’a pas soi-même.
Arrive le choix d’une édition. Ne pas se leurrer, puisque tout le monde écrit, les places sont chères ! Et le piston existe, comme partout. C’est bien pour cela que l’on est souvent étonnés de lire un navet sortant du four d’une grande ME, seulement, voilà, c’est la fille du papa de , ou bien juste un prété pour un rendu. Beaucoup rêvent d’une grande maison d’édition, n’est-ce pas un peu de l’orgueil ? Je connais des auteurs venus d’Albin ou de Lafont qui reviennent vers de plus petites éditions, n’ayant pas eu la promo rêvée … tout le monde n’aura pas son livre sur les bus ! Il faut avoir vendu des millions avance cela, et honnêtement quitte à me faire des ennemis, je dirais que cela relève juste du coup de bol.
Vous l’aurez compris, la place est rare, la promotion encore plus, alors si vous voulez vous lancez choisissez plutôt des petites éditions de province, à échelle plus humaine, ou simplement l’autoédition. Si par le biais de ce dernier, vous atteignez au moins 100 ventes fermes, c’est que votre style va plaire, et vous pouvez tenter les ME.
Si votre plume n’a pas accroché sur Amazon, elle n’accrochera pas plus ailleurs ! Être auteur, c’est savoir rester humble. Vous avez peu de ventes, chercher pourquoi, quel est votre point qui blesse, comment vous améliorez ? Avez-vous mis assez d’action ? Votre couverture est-elle attractive ?
Changez de style si le premier ne marche pas ! Faites du grand public ! Les romans prises de tête ne sont pas lus à notre époque. Des mots simples qui font du bien !
Nous avons la chance à notre époque de pouvoir choisir ce qui nous convient. Une fois un contrat reçu, bien le lire, à fond, parfois il y a de minuscules clauses que vous allez regretter « après ». Fuyez toutes les éditions qui demandent de l’argent, qui vous imposent un temps entre vos livres.
Un bon auteur est celui qui reste ce qu’il est, une plume libre !
Alors écrivez, mais restez qui vous êtes !
Ceci n’engage que moi, petite plume ayant vendu beaucoup, beaucoup de livres