( 6 février, 2018 )

Pardonner est-il une nécessité ?

 

Longtemps j’ai pensé que l’on ne pouvait pas avancer sans pardonner. Peut-être mon éducation était-elle pour quelque chose. Je suis passée par multiples phases dont la plus importante est « apprendre à se pardonner à soi », accepter sa propre responsabilité, et ses choix surtout s’ils étaient mauvais. Au final, j’ai trop souvent pardonné, et cela n’a rien changé dans ma vie, les autres restant campés sur leurs positions, leur petite personne, leur violence intérieure. Aujourd’hui je m’interroge, le pardon est-il une nécessité ? Doit-on passer l’éponge sur des actes souvent répétitifs qui ne nous apportent que des blessures ?

 

Je pense en particulier à ces personnes qui mentent sans vergogne, sans honte, qui se servent de tierces personnes pour savoir, pour manipuler. Ces femmes et ces hommes qui agissent sans une once d’empathie, prêts à tout pour ne pas faire de vagues ou pour s’attirer l’affection des autres. Leurs réactions pour atteindre leur but peut parfois être violentes, méchantes, alors parce que l’on est attachés à elles, on va pardonner une fois, deux, mais ne sommes-nous pas stupides de continuer ainsi ?

Si on se plonge dans les doctrines religieuses, le pardon est une nécessité, mais si ce pardon ne nous apporte ni la paix ni le bien-être, pourquoi faire un tel effort ?

 

Dernièrement, j’ai pris une relation en flagrant délit de pur mensonge. C’est devenu presque chez elle une seconde nature, seulement, je n’ai plus envie de lui trouver d’excuses, plus envie d’essayer de comprendre ce besoin de se faire valoir en raconter des bobards, plus envie de lui pardonner. J’ai toujours écrit sur ce blog que pardonner ne veut pas dire oublier, mais juste effacer l’ardoise pour mieux recommencer autrement. Je sais aussi que pour que l’énergie passe, il faut être capable de pardonner sinon on se construit un blocage émotionnel qui peut nous faire du mal. Seulement, il y a des limites à tout, un moment où il faut dire « stop ». C’est celui où en fait, on se rend compte que l’on ne ressent plus rien pour cette relation, plus d’empathie, plus d’envie, plus de désir de la voir. Elle a tant tiré sur la corde de notre affect que cette dernière s’est cassée, et on n’a même plus envie d’y faire un noeud.

En fait, je pense même qu’au fond, on a inconsciemment pardonné, parce que c’est dans notre nature, mais on n’a pas envie de recommencer, de se prendre de nouveau les pieds dans les mailles du filet.

 

Peut-être au final pardonner est une nécessité pour nous libérer, mais recommencer, non, ça ce n’est sûrement pas une nécessité.

 

3 Commentaires à “ Pardonner est-il une nécessité ? ” »

  1. Tienou dit :

    Tu a raison, les pardons redondant n’apportent rien et blessent bien souvent plus encore celui/celle qui les tend.
    Quand l’être ne sait que se vautrer dans l’erreur, la fourberie, la tromperie, l’abus de l’autre, il ne faut plus pardonner: il n’y a pas de « leçon » qui puisse être par lui tirée -_-

  2. Claire dit :

    bien décrite, je suis completement d’accord , pardonber ce n’est pas une nécessité surtout quand on pardonne une errueur mais si l’erreur se répète? pardonner n’aura pas de sens. merci

  3. Jenny dit :

    On peut pardonner à beaucoup de monde, l’important c’est de se pardonner à soi de pas avoir vu, d’être tombé de le panneau, on peut pardonner à l’autre aussi, tant qu’on reprend pas cette personne dans sa vie, car au final, ça reste toxique. Et des fois, bah on se pardonne à soit mais on peut ne pas pardonner à tout le monde et il peut rester une ou deux personnes à qui on ne pardonnera pas parce que ça a été trop loin ou trop répétitif, ou encore que le résultat de tout ça a été dévasteur. je pardonne souvent, facilement, j’arrive à me mettre à la place des gens et comprendre pourquoi ils font les choses, mais je sais qu’il y a quelques personnes sur terre à qui je ne pardonne RIEN ! Sans pour autant rester dans la haine ou l’amertume, ne pas pardonner et les effacer de notre vie suffit. Le principal c’est que nous devons se pardonner à nous-même toujours.

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