L’impulsivité
Quelle poisse cette impulsivité ! Quels sales tours elle m’a joué dans la vie. Vous savez, c’est quand le cerveau au lieu de se mettre en pause pour réfléchir nous fait foncer droit dans le mur. Cette façon de réagir au feeling, sous le feu de la passion, et qui au final, nous entraîne dans des mélodrames sans fin. C’est grave docteur ? Pas trop m’expliquait il y a deux ans un toubib, m’expliquant « ce n’était pas de votre faute ( yes !!!) , qu’il s’agit d’un réflexe au niveau des neurotransmetteurs et à la dopamine. » Je n’y ai rien compris, mais bon, cela m’a enlevée un peu de culpabilité, car se lancer trop souvent sans réfléchir, ça craint ! L’éviter, ça se soigne aussi …
Curieusement, dans le travail, je ne suis jamais impulsive, est-ce mon étiquette enseignante qui m’incite à prendre ce recul ? À analyser, alors que dans ma vie privée,
c’est plus compliqué. Trop emphatique, trop sensible aussi, je tombe facilement dans les pinces de personnes manipulatrices, ne voyant que « leur bon côté ». En amour ce n’était guère mieux depuis toujours. De nature passionnelle, je me suis toujours sentie pousser des ailes lorsque je tombais amoureuse, prête à chevaucher une licorne ! Seulement, c’est comme s’envoler dans un monde inimaginable, si le partenaire nous suit, c’est génial, mais s’il ne fonctionne pas dans le même trip, ouille, bienvenue l’incompréhension totale.
Et je ne parle pas de la communication, souvent biaisée lorsqu’une personne s’emporte avec impulsivité rentrant directement en conflit ou coupant net la relation, alors qu’il aurait juste suffi …
Je mets de côté la violence impulsive qui me dépasse ( j’en ai pourtant connu des personnes qui agressent, frappent, détruisent, puis discutent, mais trop tard). Dans ce cas, l’impulsivité est certainement un fardeau. Il en est de même face à une personne qui a le même fonctionnement que nous. Le drame est inévitable. Un mot qui vexe. Une frustration. Et même si chacun regrette son impulsivité, le mal est fait.
L’impulsivité n’est-elle donc que négative ? Absolument pas, j’ai réalisé de belles choses grâce à elle, je me suis mise à écrire, je suis devenue enseignante sur un coup de tête en juste quelques secondes de réflexion, j’ai traversé huit mille kilomètres sur un coup de tête par amour pour le père de mon dernier enfant, j’au changé plusieurs fous de vie, trop souvent craqué pour un coup de coeur, et je n’ai jamais rien regretté.
Par contre, j’ai appris ( car cela s’apprend) à ne plus réagir quand « on me cherche », à ne plus répondre à une attaque par des mots violents que souvent je ne pensais pas, à toujours garder le sourire lors d’une critique injustifiée. Au fond de moi, je reste impulsive, je le sais, mais je continue à vivre ma vie avec passion, ce qui me fait spontanément aimer certaines personnes ( même si on me les déconseille), et en détester d’autres, ce qui m’incite à me lancer dans des défis personnels simplement pour le plaisir, mais en n’ayant plus peur d’échouer.
Parfois, je regrette d’avoir abandonné cette douce naïveté, cette foi en l’Homme, cette folie d’oser l’impossible. Maitriser cette impulsivité m’empêche maintenant de tenter un geste, insensé, de succomber à une envie irrationnelle, d’oser, une bonne chose peut-être, ou pas …
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