L’enfant éternel de Philippe Forest
Je fais peu de chroniques sur mon blog, par faute de temps, mais là, impossible d’y échapper. J’ai découvert ce roman sur les conseils d’une amie. Cette histoire pourrait-être « son » histoire, c’est pour cette raison que cet article n’est pas une vraie chronique. Le roman, par lui-même, je n’ai pas tout aimé quitte à faire hurler les puristes, mais cette façon de mettre en avant son « art d’écrire » m’a gênée, moi qui ai vécu aussi un an d’horreur, j’ai envie de dire que oui, écrire est important, mais c’est le père qui écrit, et il parle comme s’il n’écrivait que pour faire un livre, ce livre, en oubliant la vérité. Le fait qu’il soit déjà un écrivain connu m‘a dérangée.
Elle s’appelait Pauline, lui s’appelait Christophe. Ils avaient presque le même âge, celui de l’innocence. Il avait un cancer incurable localisé à l’os du rocher, cas unique au monde à cette époque où Tchernobyl venait de lancer ses flèches.
Ce roman édité par Gallimard en 2003 retrace une merveilleuse histoire d’amour entre ce papa et sa fille, avec la mort bien présente qui attend.
Je ne pouvais qu’être touchée par un tel livre dont les sentiments, les mots auraient pu être les miens. Ceux liés à la maladie, car pour le reste, non, je n’ai pas aimé cet étalage lié à Hugo, etc, par contre l’hi De la maladie est universelle.
J’ai revu ma vie défilée en cheminant dans cette histoire, cette douleur et ces rires, une bien belle histoire, en passant sur certains passages qui n’avaient pour moi pas leur place dans l’histoire de Pauline. Je terminerai juste en disant qu’effectivement l’enfant qui meurt est éternel, Pauline, tout comme Christophe, mon fils … Ils sont bien plus que des mots.
Présentation de l’éditeur
« J’ai fait de ma fille un être de papier. J’ai tous les soirs transformé mon bureau en théâtre d’encre où se jouaient encore ses aventures inventées. Le point final est posé. J’ai rangé le livre avec les autres. Les mots ne sont plus d’aucun secours. Je fais ce rêve. Au matin, elle m’appelle de sa voix gaie au réveil. Je monte jusqu’à sa chambre. Elle est faible et souriante. Nous disons quelques mots ordinaires. Elle ne peut plus descendre seule l’escalier. Je la prends dans mes bras. Je soulève son corps infiniment léger. Sa main gauche s’accroche à mon épaule, elle glisse autour de moi son bras droit et dans le creux de mon cou je sens la présence tendre de sa tête nue. Me tenant à la rampe, la portant, je l’emmène avec moi. Et une fois encore, vers la vie, nous descendons les marches raides de l’escalier de bois rouge. »
J’ai lu le livre dont vous parlez il y a quelques années et même si c’est un excellent roman qui a reçu un prix je fus déçue aussi du ton employé par l’ecrivain comme s’il se servait de ce livre pour lui et non pour l’enfant.
Dommage.
J’ai perdu un bb de mort subite et au lieu de m’aider ce livre m’a laissée avec un goût amer.
Vous qui écrivez si bien à quand votre histoire ?
Joli choix de livre d’un écrivain brisé mais votre remarque est pertinente, pour qui était ce manuscrit ?
Très beau partage et une fois encore j’admire votre courage. La vie ne vous a pas épargnée.