Tout le monde écrit au XXI eme siècle, et c’est bien, seulement tout le monde ne sera pas auteur, et encore moins écrivain. Le chemin est long, avec de nombreuses embûches, et une fois que vous avez un pied dans la marmite, rien n’est gagné.
Publier un livre ne veut pas dire pour autant vendre son livre. Il y a tellement de livres sur le marché que les chances sont minimes. Faut-il donc viser les grosses éditions pour être certain d’avoir sa tête sur les autobus ? Certainement si c’est une fin en soi.
Mais ne pas oublier qu’une édition de renom reçoit en moyenne plus de cent manuscrits par mois, et au final, il n’en publiera qu’une poignée, et il faut surtout cesser de se leurrer, le copinage est bien réel dans ce milieu. Si vous connaissez le copain d’untel, vous aurez peut-être une petite chance de voir votre manuscrit en haut de la pile lu par le comité de lecture, et encore, on vous fera attendre des mois. En clair, si vous avez trente ans et la vie devant vous, alors effectivement vous pouvez rêver à la célébrité. Sinon, cherchez plutôt pourquoi vous écrivez, car là est toute la raison. Écrivez-vous pour vous, pour les autres, pour faire passer un message ou pour l’argent ? Car si c’est pour le dernier point, ne pas trop s’illusionner. Il n’y a pas grand monde qui peut vraiment vivre de ses ventes de livres de nos jours, pour ne pas dire presque personne. On ne devient pas auteur de best-sellers avec une baguette magique. C’est d’abord, une affaire d’éditeurs, de promotion, de chance, je n’y crois plus.
Les pièges à éviter ?
Surtout ne jamais payer pour se faire éditer. Pour mon second roman, j’ai cherché diverses éditions, et j’avais découvert une maison d’édition qui semblait bien et avait accepté mon manuscrit. Lorsque j’ai appris qu’il fallait payer en achetant 50 livres, j’ai été énormément déçue car je n’avais pas l’argent de nécessaire pour avancer une telle somme, voilà comment j’ai découvert qu’il existait une différence entre une maison d’édition à compte d’éditeur et une maison à compte d’auteur. Et j’avais frappé à la porte de la dernière catégorie. Je l’ai vite refermée.
Ensuite, j’ai découvert diverses petites éditions qui débutaient, inconnues. Une aventure intéressante que je ne regrette, mais qui a eu aussi ses limites avec une diffusion réduite à néant, une publication numérique invisible, etc. J’en ai conclu que tout le monde ne pouvait être auteur tout comme tout le monde ne pouvait diriger une édition.
J’ai aussi tenté l’autoédition, encouragée par des amies auteures, en publiant Juste une Seconde en numérique sur Amazon, et ce petit livre a très bien marché ( curieusement, j’ai touché autant d’argent qu’avec une petite édition avec laquelle j’ai travaillée). Par contre, je ne sais pas si je recommencerai. Je n’ai absolument pas réussi à gérer le concept n’étant pas une pro informatique, et ce livre n’a pas été mis en papier, tout comme le temps demandé à la promotion fut trop important. Mais pour ceux qui sont férus de nouvelles technologies et qui ont du temps, je pense honnêtement que c’est l’avenir.
Au final, je suis donc retournée à la chasse à l’édition classique pour mes polars, et je suis très heureuse pour le moment de cette jeune édition qu’est Evidence Éditions avec laquelle j’ai signé. L’équipe est jeune, dynamique, l’offre est totalement gratuite et de qualité ( j’adore mes couvertures, et tout le monde sait à quel point je suis difficile ayant une fille graphiste).
Aujourd’hui encore, je me demande pourquoi mes livres continuent d’être lus avec si peu de promotion, mais je m’en moque un peu du « pourquoi ». J’écris et c’est le plus important.
Au début j’écrivais par besoin, pour vider mon âme, juste pour combler un vide, puis j’ai écrit par plaisir pour mettre un peu de bonheur dans la vie de mes lecteurs. Je ne sais pas si j’ai réussi à mettre de la pommade sur certaines solitudes, à faire passer mes idées, mais ce serait mon plus grand bonheur d’apprendre un jour que mes mots ont servi.
Alors mythe ? Peut-être si on pense qu’il suffit d’enfourcher une Licorne pour réussir.
Réalité, si on se contente « d’être » tout simplement, sans changer qui on est.