Écrire, c’est marcher sur un fil.
J’aime le mois d’Avril, celui où, je commence à poser les mots de mon prochain polar, juste l’amorce, des phrases laissées au hasard, qui ne seront reprises que durant l’été pour naître, éclore et donner vie à une nouvelle couleur. Je visualise déjà mes futurs personnages, leurs émotions, je les sors de la glaise pour les façonner, pour voir si ensemble ils peuvent être bien plus que de l’ordinaire. Ma paresse hivernale s’estompe pour laisser ma casquette lectrice, et me coiffer de celle d’auteure.
Pourtant, j’avance toujours avec appréhension, comme sur un fil tendu sur lequel mes pieds tentent une stabilité. Pas simple, au bout de six polars d’en écrire un nouveau qui va frapper. Je lis tant d’écrivains pourtant célèbres qui à un moment se plantent. J’ai envie d’emporter mon lectorat, de trouver « l’idée », mais comment savoir si un autre n’est pas en train de trouver la même, et de l’écrire mieux ? Je suis une convaincue que l’imagination est comme une énergie qui se promène, parfois on l’attrape, à d’autres moments elle nous échappe. Parfois aussi, on attend trop, elle disparaît. C’est un peu comme l’amour, qui s’invite, qui laisse une trace, et que l’on laisse fuir stupidement entre nos doigts comme du sable fin.
En tous les cas, mon relevé de droits d’auteur d’Edilivre pour Bleu, Noir et Indigo m’a rempli de joie. Que de livres numériques vendus ! C’est bien la première fois en quatre ans, preuve que l’on se trouve à un véritable tournant, à un changement dans l’industrie du livre. Preuve qu’avec le temps, ma petite plume commence à se faire doucement connaître.
Écrire, c’est marcher sur un fil, et je vais essayer de traverser le pont en continuant d’étonner.
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