Je ne veux pas m’arrêter de rêver
Éternelle rêveuse, j’ai toujours vécu beaucoup plus dans mes rêves que dans la réalité, un don, très certainement qui m’a permis de survivre aux pires, me contentant de dessiner des petits coins de paradis, m’accrochant à des sourires, à des rires. Vous me croiseriez dans la rue, je ne vous verrais pas, envolée vers mes mots, vers des pensées que nul se saurait attraper.
Toute petite déjà, je disais à ma mère « plus tard, je ne serai qu’un rêve … » Je n’avais ni envie d’être une adulte ni de souffrir, alors je m’immergeais dans des livres, dans des poèmes que j’écrivais le soir.
Seulement, un jour, on grandit, on devient responsable de sa vie, de ses enfants, des autres. J’ai choisi une profession où je peux emporter mes élèves vers des bouffées de rêves, et cela fonctionne, le mieux possible depuis des années, parce qu’apprendre aux enfants à rêver, c’est leur offrir un possible avenir.
Et puis, j’ai laissé ma plume tracer mes mots sur le papier, mes rêves de gosse se sont réalisés, voir mes personnages imaginaires aimés, certains même tellement adorés que je ne puis les faire mourir.
J’ai dû renoncer à certains rêves, parce que la vie est ainsi, parce que ma santé m’oblige à me poser, mais au fond de moi, si vous deviez m’autopsier, vous trouverez cette flamme toujours aussi vivace qui vous chuchotera « Elle continuera à croire en l’impossible, et ne s’arrêtera pas de rêver » … C’est grave, docteur ?