Les absents ont toujours tort !
C’est tellement facile de parler des autres derrière leurs dos. Contrairement à la pensée commune, je ne pense pas que ce soit de la méchanceté, juste de la bêtise. Parce qu’il faut un sujet de conversation sinon la communication tourne en rond, et puis accoupler deux personnes qui s’entendent bien c’est à mourir de rire, leur donner une vie totalement différente de la leur, c’est se sentir un peu magicien. Alors l’homme va déformer l’incident qui s’est produit la veille la transformant en affaire d’état, parce que cela va créer des liens sociables, n’hésitant pas à gonfler, gonfler les faits jusqu’à ce que tout explose, sous le regard satisfait de l’auditoire. Après tout, les absents ont toujours tort, ils n’avaient qu’à être là. Après tout, s’ils ne sont pas là, c’est qu’il y a une raison, n’est-ce pas louche, certainement ! Les absents ont toujours tort, car ce sont toujours les mêmes, ceux qui évitent de se dévoiler, ceux qui refusent de confier leurs secrets, ceux qui n’aiment pas copiner. Alors ils l’ont bien cherché, non ? Ils n’avaient qu’à faire comme tout le monde, papoter, cancaner. Tout est dit de la pensée commune …
Une réputation met des années à se construire, il suffit d’un claquement de doigts pour que tout parte en vrille, simplement parce que si l’on n’est pas là pour s’expliquer, pour justifier de ses actes, la parole des autres prendra les faits rapportés comme acquis. Et même si on finit par réagir, ce sera trop tard. Qui n’a pas entendu le « Tu n’avais qu’à être là ! », « Les absents sont les derniers servis. »Et peu importe la cause de cette absence, elle n’intéresse personne.
Et puis il y a ces absents, ces lits vides, ces mails sans réponse, cette porte fermée, qui sont ces personnes qui jugent ainsi ?
S’en offusquer ? N’est-ce pas une perte d’énergie inutile ? Après tout, nous nous retrouvons tous à un moment de notre vie absent d’une conversation ou d’une décision, et même si notre orgueil, car au fond je suis certaine que c’est de l’orgueil, se retrouve touché, demain ce sera notre voisin, car quoique l’on fasse, il y aura toujours un absent. Alors peut-être simplement éviter de médire sur les autres, il y a tant de sujets de discussion que ceux qui peuvent faire du mal sont à proscrire définitivement.
décidément ce que tu écris ces jours ci me touche beaucoup… belle analyse et du bon sens !