( 2 juillet, 2018 )

Quand la gomme n’enlève pas l’erreur.

 

L’amitié ou l’amour sont des sentiments qui souvent se conjuguent avec l’erreur, simplement parce qu’à partir du moment où on passe de un à deux, on entre dans un autre univers où chaque pas peut nous faire tomber. Les vieux couples le savent, ils ont su résister aux tempêtes, aux bourrasques, parfois aux mensonges simplement parce qu’ils ont su apprivoiser l’erreur.

Au lieu de fusiller l’erreur, apprenons à la respecter, car elle est indispensable dans notre parcours. Sans erreur, on ne peut progresser, on a donc le droit à l’erreur.

Et puis que de belles choses sont souvent nées de simples erreurs. Prenons Einstein qui par un oubli de chiffre a mis à jour une formule mathématique, cet autre chercheur qui en mélangeant deux produits a trouvé un nouvel alliage, cette femme qui a renversé sa tarte aux pommes et a ainsi créé la sublime tarte Tatin.

Seulement nous sommes des humains, et à ce titre, par orgueil souvent, nous sommes scotchés dans nos fameuses certitudes, imposées par la morale, la société.

Alors le moindre petit dérapage va prendre des allures de catastrophe, parce que l’erreur va s’inscrire en fluo sur notre front.

Je pense souvent à cette amie enseignante qui, il y a quelques années, avait rédigé un mot à la main ( à époque où l’ordinateur n’était pas généralisée) et pressée, elle avait zappé l’accord du participe passé avec le COD. Pas de chance, elle avait dans sa classe un parent pointilleux qui lui a mené durant des mois la vie dure pour « cette faute » ! Honnêtement, c’est à mourir de rire, sachant que seulement un tiers des parents savent utiliser sans erreur cette règle d’orthographe.

Les gens n’ont rien de mieux à faire de leur vie que de pointer les erreurs des autres comme si les enfoncer allaient les rendre meilleurs.

Certaines personnes sont tellement certaines de leurs convictions qu’elles ne lâchent pas « l’affaire », s’octroyant la possibilité de tout mettre en œuvre pour infirmer leurs certitudes.

Comme tout un chacun, j’ai fait des choix dans ma vie, des bons, des moins bons, j’ai fait aussi des erreurs. À un moment, j’ai eu honte d’avoir pu me tromper ainsi, coupable de ne pas avoir été assez intelligente diraient certains « pour voir ».

Aujourd’hui, j’ai appris à rebondir sur mes erreurs. On a tendance à inconsciemment retomber sur le même schéma relationnel, et se rendre compte que nous avons fait une erreur, nous aide à obliquer, même juste un peu, assez pour faire toute la différence.

Quand je vois des lynchages dignes de cour de récréation sur les réseaux sociaux, des petites erreurs montées en épingle, frôlant la folie, je grimace. C’est si vite fait un mauvais choix, et tellement long à redresser une barque.

 

Une fois encore, quitte à faire Bisounours, accepter l’erreur, c’est apprendre à se pardonner ses propres erreurs, à en rire, et aussi accepter que les autres puissent se tromper, puissent nous peiner, simplement parce qu’ils n’auront pas perçu la même réalité que nous. Alors la gomme n’enlèvera pas l’erreur, mais elle permettra de réécrire dessus. Cela offre de nouvelles possibilités, non ?

 

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1 Commentaire à “ Quand la gomme n’enlève pas l’erreur. ” »

  1. Jenny dit :

    Très bel article !!! Apprenons de nos erreurs, j’aime beaucoup !

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