Fatigue, burn out, ras le bol …
On ne parle que du burn out au travail, mais plein de jeunes mamans me rapportent le burn out maternel, celui lié à s’occuper d’un ancien, et j’en passe. Fléau du siècle. On se croit invincible, des Survivants, et puis un jour, le corps lâche. Pression au travail, fatigue, les raisons sont multiples. Le jour où on flirte avec, il est déjà trop tard.
Seulement, il y a ceux qui se posent en victimes, toujours avec l’étiquette sur le front, qui parlent trop fort, et puis il y a les autres, ceux qui vont serrer les dents, et qui vont petit à petit mourir de l’intérieur, même si le sourire qui se dessine sur leurs lèvres est illusoire.
Le burn out est le syndrome de l’épuisement, ce ras le bol qui empêche la personne de crier, de dire qu’elle en a marre. J’ai beau être une quiche en anglais, j’ai su traduire le mot « burn out », brûler de l’intérieur, cette violence faite à notre corps. C’est une détérioration petit à petit de ce que la personne est, de ce qu’elle vit, de ce qu’elle pense. Extérieurement, elle n’a pas changé, elle reste qui elle était, mais au fond d’elle, elle n’existe plus. Elle n’est plus rien.
Alors va débuter une descente aux enfers, sans retour possible. La personne va se détruire, sa santé va se détériorer, son moral également.
Plus les jours vont passer, et plus la situation vécue au quotidien va s’avérer stressante. Ce seront les bruits, les remarques des autres, l’agressivité de notre société. On pense être solide, on ne l’est pas. La peur va s’installer, le manque de confiance également, jusqu’au jour où il n’y a plus de retour possible.
Tout s’écroule, l’envie disparaît, la fatigue est permanente, et surtout le plaisir de travailler disparaît totalement.
Dans les cas extrêmes, la seule solution est de renoncer à la vie, car trop difficile de continuer de se battre.
Nous sommes tous sujets à croiser le burn out sur notre chemin, parce que cette société qui ne vit que pour le pouvoir presse, détruit, écrase.
De nos jours, le monde enseignant où je travaille n’est pas épargné. Les élèves sont de plus en plus difficiles, de moins en moins bien éduqués. La pression des programmes, des parents, de la réussite, tout est toujours plus violent. Et je ne parle pas des heures de réunions qui s’entassent, d’une vie sclérosée par la fatigue.
Comment peut-on laisser ainsi les gens partir à la dérive ?
Je fais partie des résiliantes, toujours à rebondir, et pourtant cette année, je n’ai cessé de flirter avec le burn out, à tel point que j’ai décidé d’arrêter dans un an même si je vais financièrement en baver. Je vais dire stop afin de me préserver, afin de rester en vie, afin surtout de me laisser une chance de ne pas me détruire totalement, même si ce ne sera pas sans sentir la pluie sur mes cils, car enseigner me manquera, c’est une évidence.
J’ai vécu et j’ai connu après mon bb, jusqu’au suicide loupé mais effectivement il faut en parler. on n’est pas assez aidés après un accouchement