Pouvons-nous exister sans le regard des autres ?
Notre société nous conditionne à vivre sous le joug du regard des autres, mais ce regard nous fait-il exister vraiment et pouvons-nous vivre sans lui ?
Jugés, décortiqués, pointés du doigt, nous sommes sous la loupe continue des autres, dont nous avons l’impression qu’ils ne sont là que pour justement mettre notre vie en relief, mais quand je dis « vie », je devrais souligner « ce qu’ils veulent bien voir », car souvent, ils ne font que transformer ce qu’ils entendent, déformer ce qu’ils regardent, ainsi nous devenons au final une pathétique imitation de ce que nous sommes vraiment.
Qui ne l’a pas vécu ? Face à une critique injustifiée, on va tout faire pour convaincre l’autre de ce que nous avons vraiment voulu dire ou faire, mais pourquoi est-ce si important ? Qu’est-ce cela changera à notre manière de penser ? Serons-nous plus heureux ? Le regard des autres peut nous pourrir l’existence. Sartre n’a-t-il pas énoncé son fameux « l’enfer c’est les autres »
J’ai traversé un long désert à cause de ces regards malveillants fondés sur des suppositions fantasques. J’ai mis beaucoup de temps à oser sortir la tête de l’eau, par crainte que l’on me l’enfonce un peu plus. Aujourd’hui, je n’ai plus cette crainte. Je m’en moque complètement. J’ai mon grain de folie, et alors ? Je suis parfois chipoteuse, et bien j’en suis fière. Je suis reglo dans mes actes, et je déteste le mensonge. Je sais ! C’est tout le contraire de notre société qui manipule sans cesse.
Je n’attends plus rien de personne, me contentant d’être en accord avec mes actes, mes désirs ( et j’en remercie ma thérapeute sans qui ce chemin n’aurait pu être possible) Ce fut long, mais j’ai réussi, et c’est la seule chose qui importe.
Avant, j’absorbais le négatif comme s’il coulait d’une fontaine, maintenant, je bloque autant les personnes négatives que les pensées qui pourraient m’atteindre. Ce n’est pas toujours facile, car mon sensibilité extrême me joue parfois des tours, mais j’essaie. J’ai trop longtemps subi la perversité des personnes dites toxiques, que j’accueillais les bras ouverts, avec une banane large comme la moitié de la France, pour au final me faire écraser, jauger, réduite à « rien » ( terme employé par une de ces personnes), me retrouvant ainsi tirée vers un manque d’estime personnel.
Ces regards-là, on n’en a pas besoin ! Ils font mal, ils sont dévastateurs, ils ne nous aident pas à exister.
S’en libérer, c’est faire une croix sur l’enfant intérieur qui lui a besoin de compliments, de mots qui font du bien. Je ne dis pas que nous n’en avons pas tous besoin, mais nous devons trouver notre point d’existence en nous, être capable de nous féliciter, d’être heureux tout simplement même si cela paraît puéril à notre ami ou à notre collègue. Se dire juste « je m’autorise le bonheur. Je suis heureuse. Je suis surtout heureuse que tu sois heureux. »
Quoi de plus merveilleux ?
Quel beau texte