En mode inspiration … prochain manuscrit ?
Je n’ai jamais cessé de t’écrire …
Les mois, les années ont passé. Tu t’es volatilisé, mais l’encre de ma plume, elle, a refusé de sécher. Au hasard des jours, des endroits, je prends un morceau de papier, et j’écris. J’écris ces mots que tu ne liras jamais, ces mots que tu ne voudrais pas entendre, ces mots que tes yeux refuseraient de croire. J’écris pour parler aux nuages parce que eux, contrairement à toi, m’écoutent. J’écris pour laisser le vent m’emporter vers des rêves insensés. J’écris pour simplement faire de toi, une étoile, toi qui n’en es pas une, toi qui n’as jamais rien compris, toi qui t’es enfui.
Mes phrases s’entrecroisent, se déchirent, se mélangent, tout comme le temps. Parfois je ne sais plus ce qui était toi, vous, parce qu’il n’y a jamais eu de toi. Tel un jeu de cartes, tout se mélange avec indifférence pour mes souvenirs encore vivaces, pour ces silences sur lesquels j’ai dansé, pour votre sourire pour lequel je me suis liquéfiée.
J’écris, encore et encore, pour rien, mais le rien n’existe pas, alors pour tout, tout ce qui ne fut dit, ce tableau qui s’était dessiné, duquel sous le choc, la peinture a coulé.
Je n’ai jamais cessé de vous écrire, parfois un mot s’est envolé, une lettre s’est égarée, mais au final rien n’a changé.
Est-ce que je continue à écrire pour conjurer ma destinée ou simplement pour continuer à tenir ce lien qui m’évite de me noyer ? Et vous, qu’est-ce que vous en pensez de toutes ces missives inachevées ? Pensez-vous que je suis folle à lier ou êtes-vous secrètement touché ? Ne vous inquiétez pas, cette correspondance reste notre secret, tout comme ces mots qui frétillent sur ma plume, ces mots qui ne se disent pas, ces mots qui ne se pensent, ces mots qui enferment tout en offrant la liberté, ces mots contradictoires, ces mots juste pour vous dire, je vous ai aimé, vous savez, et je n’ai jamais cessé de vous écrire, mais ça vous le savez aussi, seulement je suis fatiguée, et voyez-vous après avoir écrit cette dernière lettre, et bien je vais toutes les brûler.
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