Ces masques sociaux.
Encore un point de réflexion qui m’a vraiment fait réfléchir dans les quatre accords toltèques, cette obligation de porter un masque afin de faire croire à une dite perfection. Ces masques, j’en parle beaucoup dans mes romans ayant croisé tout au long de ma vie des personnes qui ne pouvaient s’en défaire. Jeune et naïve, j’ai découvert la première fois ces faux visages lorsque je travaillais dans le septième en crèche. Je côtoyais des personnes bien habillées, ultra chics, toujours souriantes. Du haut de mes vingt ans, issue d’une famille ordinaire, j’étais fascinée par ces apparences que j’enviais lorsque je rentrais dans ma petite chambre que je partageais avec ma frangine. Comme j’aurais aimé briller ainsi, porter de si beaux vêtements. J’étais déjà franche et directe, et j’en ai touché deux mots à un couple charmant avec qui je m’entendais bien. Là, j’ai vu avec stupeur le masque se craqueler, les vrais visages se dessiner. L’homme a cessé de sourire et m’a dit ces mots que je n’ai jamais oubliés : « N’enviez pas des coquilles vides. Votre regard n’a besoin ni d’artifice ni de décorum, il a cette flamme que ma femme et moi n’avons plus. Notre couple n’est qu’une illusion. Je couche avec mes stagiaires, elle fait de même. Nous ne vivons que pour E. Si on apprécie tant votre présence, c’est que vous savez rester ce que vous êtes. »
J’ai gardé un lien en avec ce couple durant plusieurs années, je les ai vus devenir l’ombre d’eux-mêmes, tandis que je me suis battue pour rester fidèle à ce que j’étais (car il ne faut pas se leurrer, c’est bien plus facile de se façonner un masque). Ils m’ont beaucoup inspiré pour mon polar Rouge. Je garde vraiment un souvenir nostalgique de cette époque me doutant qu’ils sont certainement morts ou en maison de retraite aujourd’hui.
Rester moi, grâce un peu à eux, m’a valu des erreurs, des dérapages, des ennemis, mais je n’ai jamais tendu la main pour devenir un d’eux. J’en ai eu envie, parfois. À une époque où je fus rejetée pour justement « être moi », j’ai eu envie de me fondre dans un moule, de leur faire plaisir. Des coïncidences de vie m’en ont empêché. Preuve que je ne devais pas. Preuve que je devais rester « moi » même si le prix était élevé
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