( 3 septembre, 2018 )

La bienveillance

 

Fatiguée de voir depuis des années la malveillance nuire au quotidien, souvent issue de propos interprétés, mal compris, ou simplement mal acceptés, j’ai décidé pour ma dernière année d’enseignement de porter le flambeau de la bienveillance.

Bilan en juin prochain, mais j’espère bien pouvoir planter quelques graines qui pousseront un jour, car contrairement à beaucoup de qualité, la bienveillance se cultive. Elle n’est pas innée. Un enfant ou un adulte en souffrance ne pourra se montrer bienveillant parce qu’au fond il ne saura pas ce que c’est.

J’ai toujours tenté toute ma vie de rendre les autres heureux, mes enfants en premier, mes amoureux, mes amis, mes élèves. Je n’ai pas toujours réussi, j’en suis pleinement consciente, car rien n’est plus difficile que de savoir ce qui rend l’autre heureux. On se base sur une interprétation, et parfois c’est une erreur. Mais au moins, j’ai essayé. Et je continuerai d’essayer aussi longtemps que je vivrais.

Hormis les personnes sur lesquelles j’ai trébuché, n’ayant pas voulu comprendre une situation, ma vie, peut-être par une réaction trop vive de ma part, en dehors de ceux-ci, j’ai réussi à tisser des liens de bienveillance solides, faits de petits riens qui rendent les gens heureux, et qui m’ont rendue heureuse.

Avec mes élèves, c’est pareil. J’essaie ( je dis bien j’essaie, car rien n’est gagné à l’avance) de rester positive, de transmettre des mots clés que l’on m’a appris. Dire à un enfant « tu peux être fier de toi » est important, leur faire savoir qu’ils peuvent se tromper pour mieux rebondir ensuite, comme je l’ai fait.

Je n’émets aucune critique non justifiée tout en mesurant toujours que mes propos n’engageant que moi. C’est le cas lors de mes lectures où je n’irai pas énumérer les titres de livres qui m’ont vraiment ennuyés cet été. C’était moi. Je n’étais peut-être pas dans de bonnes dispositions pour lire ces ouvrages. Je n’ai pas aimé, d’autres aimeront, pourquoi faire de la peine à l’auteur ?

Dans la vie, c’est pareil. Je suis ouverte aux autres, à l’écoute, mais j’ai appris à dire non, ce qui n’est pas preuve de malveillance, au contraire. J’ai appris ainsi à être bienveillante envers moi, chose que je ne faisais pas. J’ai appris ces dernières années que vouloir le bonheur des autres, c’est aussi vouloir le sien.

 

La bienveillance s’oppose à l’hypocrisie qui reste pour moi un sentiment négatif. Compliqué ? Oui, très complexe. Avant, j’étais trop directe. Une personne me faisait une crasse, je lui balançais ses quatre vérités sans mesure aucune. J’ai travaillé dessus et compris que ces mots dits sous le coup de la colère, de l’orgueil, n’étaient que du vide. Depuis j’attends d’avoir pris du recul pour formuler mieux mon ressenti, sans minimiser pour autant, mais sans agressivité.

C’est cela la bienveillance.

 

Celui qui se dit bienveillant sans avoir fait le moindre effort de communication, d’échanges, se ment à lui-même. La bienveillance s’apprend, se cultive, et s’affirme mois après mois. Mettons tous petit à petit des graines qui pourront éclore un jour, des graines qui feront éclore une fleur que j’imagine sublime, la bienveillance.

 

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1 Commentaire à “ La bienveillance ” »

  1. Elisabeth LEROY dit :

    Bonne rentrée Sylvie, une nouvelle année pleine de promesses, j’espère. Bonne semaine. Bisous.

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