( 17 octobre, 2018 )

Peut-on vivre de ses livres ?

 

Comment expliquer à un jeune auteur, jeune en âge tout comme en expérience, que vivre vraiment de ses livres, en clair avoir un salaire au moins équivalent au smic à notre époque, c’est une ineptie et surtout un pari contre l’avenir ?

Certes, de plus en plus d’autoédités font des articles en expliquant qu’ils se consacrent à leur passion, qu’ils peuvent écrire toute la journée sans avoir de soucis d’argent. Offrir du rêve est-ce vraiment une bonne chose ?

J’ai discuté beaucoup d’auteurs qui ne travaillent pas, qui disent se consacrer à leur promotion, qui font parfois le buzz sur Facebook, seulement voilà, tout n’est pas dit ! Tout ne sait pas !

Il faut cesser de faire saliver ces jeunes qui ainsi se détournent de leurs études, quittent tout pour le paradis perdu.

Tout ce que l’on ne vous a pas dit.

Tartanpion qui clame haut et fort ne pas travailler et vivre de son écriture, est en fait simplement au chômage pour deux ans ! Un jour, on ne le voit plus sur les réseaux sociaux, la fin du mythe. Il a dû retravailler !

Cet autre a la chance d’avoir une femme qui peut faire tourner financièrement la baraque, donc lui, traîne à la maison parce qu’il est certain d’être en train d’écrire le best-seller du siècle !

Cette autre qui n’a rien trouvé de mieux que de se mettre en longue durée pour dépression afin d’avoir le temps d’écrire son roman, celui de sa vie ( si, si, j’en connais deux!)

Et je ne parle pas de tous ceux qui disent vivre de leurs romans simplement parce qu’ils touchent le RMI ou les allocations !

Allo, la Terre ! Faut atterrir les amis ! On est au XXI siècle, et il y a beaucoup trop d’auteurs et très peu de vrais élus ! Comme je l’ai lu récemment, si on en croit les chiffres, un auteur aura :

  • 50 % de chances de vendre moins de 300 exemplaires,
  • 90 % de chances de vendre moins de 1 000 exemplaires,
  • 1 % de chances de vendre plus de 2 000 exemplaires.

En clair vu qu’un livre fera un euro de DA, au maximum l’auteur touchera 1500€ pour un livre. Donc hormis publier un livre par mois, c’est mort pour vivre de ce métier !

Prenons l’exemple de Marie Billedoux : «  .On apprend que si elle a perçu en 1997 une confortable avance de 325 000 francs, versée par Grasset pour un roman à venir, elle n’avait gagné en tout et pour tout que 8 848 francs l’année précédente. Et ses rentrées pour 2008 ont plafonné à 1 219 euros. »

On est bien loin du « vivre de ses livres » !

Donc les jeunes qui m’écrivez, continuez vos études, et jouez avec la plume pour le plaisir, c’est déjà beaucoup !

 

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