Conseils ; jeunes auteurs et les comités de lecture
Publier dans une maison d’édition connue ou reconnue tel est souvent le rêve d’un jeune auteur. Seulement, le parcours pour atterrir dans une ME est digne de celui d’un combattant, rempli de pièges, de questions sans réponse.
Une fois le fameux Graal envoyé, ce manuscrit dans lequel l’auteur a mis toute son âme, tout commence en général par un comité de lecture, et là, c’est le poker.
Je sais que de nombreuses éditions vous diront le contraire, mais voilà, j’ai participé au choix des manuscrits dans trois éditions que je ne nommerai pas, mais dont je vais vous livrer les ficelles.
D’abord, être « lectrice » dans un comité de lecture, se fait bénévolement. Ensuite, chaque édition a son propre système de sélection, ce qui rend le parcours plus compliqué.
La première, dont j’ai fait partie, fort connue, publie de nombreux ouvrages et propose aux lecteurs un catalogue rempli de manuscrits. Le comité de lecture reçoit les livres soit en version papier par la poste, soit en numérique, avec des fiches très réfléchies à compléter. Tous les romans proposés sont des premiers romans ou tout du moins des romans inédits ce qui facilite la sélection. Trois personnes vont noter ces lectures qui seront ensuite valider par une directrice de collection.
Qu’en dire ? Un moyen de sélection correcte même si les avis restent subjectifs. En aucun cas l’éditeur ne va lire un seul de ces romans ( même si la plutôt des auteurs signant le contrat ensuite le pensent)
Ma seconde expérience s’est passée dans une petite édition. Les auteurs envoyaient leur manuscrit que je réceptionnais. La plupart pensait que c’était l’éditeur qui lisait. Personne n’a jamais démenti, et je me suis farcie une quarantaine de livres durant un an dont certaines pépites. Seulement, l’édition ne voulait publier que des Noms ( le copain du copain etc) de nombreux manuscrits que j’avais sélectionnés n’ont jamais vu le jour. Une fort mauvaise expérience pour ma part. J’ai eu l’impression de perdre mon temps, l’impression de juste servir de faire valoir.
Le troisième comité de lecture faisait suite à une pré-sélection effectuée par les directrices de collection. Sur quel critère allez-vous me dire ? Le résumé, les premières pages, la dernière page. Ensuite je devais lire trois romans dans le même genre et sélectionner celui qui se rapprochait le plus de mon coup de coeur. Une bonne expérience, car beaucoup furent sélectionnés vu que c’était une édition exclusivement numérique.
Conclusion
Être choisi par une grande édition, la chance ou le piston ?
Honnêtement, je ne crois guère en la chance, car il ne faut pas se leurrer, si vous êtes amis avec Tartanpion qui est le pote de Trupion, et bien vous avez toutes les chances de voir votre manuscrit se positionner en haut de la pile à lire, ce qui ne garantit pourtant pas un contrat.
Après de vraies petites éditions ont un bon comité de lecture, alors faites bien vos choix !
En clair, jeunes auteurs, accrochez-vous ! Étant une éternelle optimiste, je pense qu’un bon manuscrit finira toujours par trouver acquéreur même s’il faut le présenter plusieurs fois au même éditeur. Un auteur, chez un éditeur connu, m’a avoué avoir envoyé cinq fois sous divers pseudos son roman qui fut refusé quatre fois. Qu’est-ce qui a changé entre toutes ces fois et la dernière ? La conjoncture actuelle ? L’éditeur qui s’était levé du bon pied ? Aller savoir ! En tous les cas, surtout, ne jamais renoncer !
Et combien de temps l’auteur attend pour avoir une réponse du comité de lecture?
Parfois un an ! Il faut le savoir, c’est long mais un rêve n’est-il pas sans limite ?