Vous êtes nombreux à me laisser des messages sur mon blog concernant les contrats d’édition en particulier les préférence que demande la majorité des maisons d’édition, des demandes souvent abusives pourtant compréhensibles.
Une maison d’édition à droits d’édition engage des moyens financiers pour publier puis promouvoir un livre. En clair, votre futur roman est un investissement à perte ou pas, nul ne le sait à l’avance. Elles s’entourent donc de garanties. Je ne peux donc que vous recommander de bien lire votre contrat. Tout d’abord, il ne peut y avoir d’obligation de publication sans un à valoir. Ces auteurs comme Musso, Bussi qui publient un livre par an ont un chèque qui les motive, car rien n’est pire que d’écrire sur commande.
Ensuite il faut savoir que la loi interdit à l’éditeur d’acquérir des droits sur vos prochains livres. Naïvement, je l’ai cru à mes débuts, en ayant perdu l’envie il y a deux ans sous la pression.
Les éditeurs ont contourné cette loi en demandant aux auteurs de signer un « pacte de préférence » leur accordant la priorité pour l’édition de leurs œuvres. ( voir les documents sur le site de la SDL). Un éditeur ne peut vous demander vos œuvres en totalité et ne peut demander qu’un ou deux genres pas plus. En clair, si vous écrivez de la romance, l’édition ne peut vous menacer si vous publiez un roman Fantasy ailleurs. De plus cette clause ne peut dépasser un engagement pour plus de cinq oeuvres à partir de la signature du premier contrat, et dans ce cas, le contrat doit rester identique à l’ancien dans son intégralité(sinon c’est une clause possible de reprise de droits). Si l’éditeur change de nom, de statut, c’est une clause possible d’annuler de ce contrat.
Préférence signifie que si vous publiez une romance, vous proposez la suite à votre éditeur. Si ce dernier ne peut publier dans les mêmes conditions que le premier roman, vous pouvez refuser de publier ce manuscrit et vous n’êtes plus liés à la clause première, même si c’est votre troisième roman proposé. Un éditeur a donc tout intérêt à ne pas changer les clauses des premiers contrats ou il doit refaire un contrat.
Attention aux clauses de pourcentages de DA par exemple qui ne peuvent changer sinon cela annule la préférence.
Un éditeur tout comme un auteur a des devoirs mais certains éditeurs en abusent. Je pense à un auteur qui m’a dit avoir publié son premier roman chez un grand éditeur avec un grand E, et attend depuis trois ans, lié à ce droit de préférence, que sorte son second roman. Il a signé un délai de publication énorme, comme c’est souvent le cas dans ces éditions, croyait être tout comme les « grands écrivains » avoir un livre tous les ans et en plus il a un droit de préférence sur « tous les livres ». Si je vous dis qu’il a perdu le goût d’écrire ?
Une autre petite auteure publiant dans une petite édition jeunesse se retrouve avec l’obligation de publier un livre par trimestre. Rien n’est stipulé dans son contrat juste un droit de préférence, ce qui n’empêche pas l’édition de la menacer.
Des dizaines de cas différents.
Il est important d’avoir confiance dans sa ME mais cela n’empêche pas de bien se protéger.
J’en profite pour rappeler que les auteurs peuvent s’affilier à la société des lettres qui possèdent un excellent service juridique qui intervient en cas de litiges, évitant ainsi des procès coûteux. L’adhésion est de 50€, ce qui est peut vu le prix des avocats en milieux privés. Leur service juridique est efficace, rapide, et propose toujours une conciliation permettant de satisfaire les deux parties sans violence.
Personnellement, j’ai une clause de préférence pour mes polars « couleur » ce qui me paraît tout à fait normal puisqu’un véritable travail est engagé pour ces livres, et surtout un travail admirable fait par ma directrice de collection en qui j’ai toute confiance, mais je suis totalement libre, si j’écris un autre style de polar ou de la romance de publier dans une autre édition ou sous un autre nom ailleurs.
J’espère avoir répondu à toutes vos questions ! En tous les cas bien lire avant de signer, ne rien payer surtout, est une première garantie de sérieux … la suite, ce sont les lecteurs qui la feront !