( 16 novembre, 2018 )

Tout n’est pas à dire !

 

Le pouvoir des mots et leur violence. Une fois encore je vais revenir dessus pour vous relayer une anecdote vécue récemment par une jeune maman à la maternité. Magnifique naissance, un beau bébé joufflu , le bonheur jusqu’au moment où une aide-puéricultrice lance telle une flèche : « Quel dommage que votre fille ne puisse grandir normalement. Elle sera crétine. » La maman l’a regardée offusquée, et cette personne a rétorqué : « On ne vous l’a pas encore dit ? Elle est née sans thyroïde ! »

Heureusement que cette jeune femme avait pour mère une de mes connaissances, et s’était procurée Maladies Thyroïdiennes qui l’a rassurée. Mais les mots vont-ils totalement s’effacer ?

Je me bats depuis des années contre le pouvoir et la violence des mots qu’ils soient dits par des spécialistes, des relations, des personnes sur les forums, la parole ne doit servir qu’à la bienveillance. La malveillance de certains fut à l’origine de ma maladie d’Hashimoto. Aujourd’hui, je dis, plus jamais !

Enfin, je l’avais dit pourtant dernièrement je me suis trouvée à faire face à une grosse crise de stress liée à des mots violents. Une douleur inexpliquée, un urgentisme pressé, des mots «  perforation » « cancer » . Au vu de mon vécu, ces mots furent pires qu’un coup de poignard faisant ressurgir la souffrance de mon propre enfant, son absence, le vide qu’il a laisser.

Au final, rien de ce que cet abruti avait laissé entendre. Ce fut un moment désagréable, douloureux, mais bien moins dramatique qu’annoncé ! Résultat le stress occasionné par ces mots lourds de souffrance a joué sur ma tension qui s’était envolée, mon dos qui s’est bloqué, ma thyroïde qui a disjoncté, tout cela parce qu’une personne a parlé sans poser ses mots avec bonté et surtout avec intelligence .

Nous devons donc tous impérativement penser à mettre de la bienveillance dans chacun de nos gestes, dans chacune de nos paroles, ne pas dire la phrase qui va bloquer même détruire.

Médecins, enseignants, amis, peu importe qui vous êtes, offrez un bouquet de mots et non les épines qui peuvent créer des blessures qui s’infecteront.

 

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1 Commentaire à “ Tout n’est pas à dire ! ” »

  1. Tienou dit :

    Dans nos professions de santé, au moins à partir d’une certaine qualification, on est tous amené à faire des révélations affligeantes à un moment ou un autre. Mais la conscience professionnelle et la formation que l’on a reçu font qu’on ne le fait jamais inopinément, que l’on s’informe du niveau de « captation » de l’information de la personne en face de nous et surtout, on prépare un tant soit peu le terrain afin de ne pas foudroyer notre interlocuteur.

    Agir sans précaution dans l’information, c’est une grave faute professionnelle. A ce point que ne sont pas autorisées à certaines information certaines catégories de personnel.

    Quand on parle de la maladie qui affecte une personne, à elle même ou à l’un de ces proches (ce qui ne peut se faire sans l’autorisation éclairée du patient lui même) on enfile bien plus que des gants : on pose des postulats dont on dit qu’ils seront vérifiés. C’est donc par étape que l’information se fait. Et c’est indispensable.

    Je crois que cette information que je donne là se doit aussi d’être partagée, divulguée ^_^

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