Comment s’y retrouver dans le choix d’une maison d’édition ?
Nombreux sont les gribouilleurs de mots prêts à tout, même à pactiser avec le Diable, pour voir leur livre en version papier. Sensation d’un aboutissement, d’un rêve qui se réalise, seulement la route pour la reconnaissance ensuite est bien longue.
Le manuscrit est fait, c’est certainement un futur best-seller, seulement voilà, comment va-t-il en devenir un ?
Tout auteur débutant va croire bien naïvement qu’il suffit d’envoyer « son bébé » à des éditions connues pour signer un contrat. Un livre comme celui-ci, qui peut y résister ? Seulement malgré l’envoi du roman bichonné, imprimé, relié, les mois passent, laissant un goût d’amertume.
Bien sûr que l’on peut tenter, bien sûr qu’il faut y croire, mais il ne faut pas y laisser ses rêves.
Ayant bourlinguer dans ce milieu aux côtés d’une éditrice, j’ai vite compris comment cet univers fonctionnait. Tirez la carte « copinage », et votre bouquin aura « peut-être » une « petite » chance de se retrouver en haut de la pile. Scandaleux pour certains, logique pour d’autres. Nous vivons dans un monde de profit où seules les valeurs « sûres » ont une chance, une parution inconnue par an ! Et je ne parle même pas des centaines de manuscrits qui n’auront même pas été ouverts.
Si j’ai un conseil, fuyez les envois-papier trop coûteux !
Le premier réflexe sera ensuite de regarder sur Google. Quels choix prendre ?
Les éditions qui vont se dessiner, Baudelaire ou Persée, sont à droits d’auteurs et la note est salée car la correction imposée à un prix faramineux sans aucune garantie ensuite de publicité à la hauteur. Si l’auteur a de l’argent, pourquoi pas ? J’ai lu quelques livres édités chez Persée de qualité. Après je pense que pour l’auteur, c’est de l’édition à perte.
Ensuite, on trouvera les éditions comme Edilivre qui ne sont pas de vraies éditions à compte d’éditeur mais qui peuvent s’avérer un excellent tremplin. J’ai débuté avec eux, et j’avoue que je leur dois mon envol. Comme ils l’expliquent sur Wikipedia, c’est une édition également à compte d’auteurs avec tout de même un chiffre d’affaires de 3 000 600 €. Tout est dit ! Comme j’aime à le dire, ne pas cracher sur une édition qui permet à tant d’auteurs en herbes de réaliser leurs rêves. Le tout est un jour d’en sortir …
Et c’est là que la route est bien compliquée, car de dizaines de petites éditions provinciales ont vu le jour en vingt ans. La plupart n’ont pas les épaules pour tenir à bout de bras une promotion totale, résultat le livre sorti, beaucoup d’auteurs se retrouvent à critiquer leur éditeur.
Encore une fois, il faut cesser d’être naïf ! Les français achètent en moyenne deux livres par an, et à l’inverse, il se vend des millions de romans. Pas besoin d’avoir fait Saint Cyr pour comprendre que tous les auteurs n’auront pas les mêmes chances dès le départ.
Ensuite, le contrat va sceller l’auteur à sa maison d’édition, et là, selon les personnes, certaines clauses peuvent-être irrecevables. La clause de durée parfois à vie ( en particulier dans les grosses ME) dérange les jeunes auteurs, les à-valoir ( dont on ne voit jamais le moindre centime), les droits d’auteurs souvent autour de 8% dans les éditions classiques ( taux au demeurant bien bas, il faut le dire, une fois les taxes enlevées), le numérique sera toujours par contre entre 20% et 70% selon les enseignes, le tirage de plus en plus à la demande, la réduction auteur entre 20 et 30%, et surtout le sujet qui fâche, le droit de préférence !
J’en profite pour rappeler que ce droit de préférence est un droit abusif surtout si elle s’ajoute à un droit d’exclusivité. Vous pouvez alors vous retourner vers la SDL qui fera annuler juridiquement cette clause. Aucun éditeur ne peut vous imposer d’être sa chose. Par contre, il est évident que si l’entente est bonne, mieux vaut continuer une série dans la même édition !
Le choix de l’édition appartient à chacun, bien regarder les avis sur les réseaux sociaux tout en sachant rester objectif ! Ce n’est pas parce qu’une édition n’a pas plu à Pierre qu’elle ne pourra pas convenir à Paul. Chaque auteur est différent !
Et surtout, tout se jouera lors de la clôture des droits d’auteurs, seule garantie de la fiabilité d’une édition qui se doit de répertorier aussi bien les ventes sur le site de l’éditeur que sur les plateformes comme Fnac ou Amazon.
Beaucoup d’auteurs se plaignent de leur ME qui ne répercute pas les ventes en DA.
Faites comme moi, gardez une copie de chaque personne qui achète ou dit avoir acheté un livre, sachant que ce n’est qu’un petit pourcentage parmi toutes les ventes inconnues, et en cas de doute, il suffit de quémander un audit de l’éditeur ( cas extrême bien sûr, mais pour l’avoir vécue, seule garantie d’être payée !)
N’oubliez jamais que l’éditeur ne vous a pas fait un cadeau en vous éditant, c’est son job, et votre livre est le fruit de votre travail, qui se doit d’être rémunéré !
Merci pour cet article clair et intéressant !