La série HIPPOCRATE et la réalité médicale
Le slogan de cette série est « On ne naît pas médecin, on le devient. »
Cette nouvelle série française fait couler de l’encre car elle dénonce les lacunes de nos hôpitaux parisiens et certainement français dans leur ensemble. Je ne parlerai du côté cinématographique de la série, je laisse cela à d’autres. J’ai plutôt envie de pointer du doigt le milieu hospitalier. Ce qui en ressort, c’est le manque de moyens, les gardes trop longues, l’absence de personnels. Fiction ? Absolument pas ! Je me souviens d’une époque lorsque j’étais stagiaire puéricultrice dans un hôpital parisien, où je me suis retrouvée durant quarante-huit heures, seule avec une infirmière, pour gérer un service néo-natal de plus de quarante prématurés. Je n’avais aucune expérience et j’ai dû sur le tas gaver des nourrissons, perfuser sans trembler, et surtout tenir debout du haut de mes vingts ans, la peur au ventre. Heureusement l’infirmière était une « vieille de la vieille » qui a merveilleusement assurée ! Moi aussi au passage même si je n’en menais pas large !
Manque de soignants, souffrance des malades, erreurs de diagnostics et également détresse du corps médical.
À voir le peu d’empathie des chefs de service, contrairement aux internes qui eux se plient en quatre pour leurs patients, l’arrogance voire agressivité avec le petit personnel comme s’ils étaient Dieu le père, l’avenir de notre système de santé fait frémir ! J’ai toujours détesté le mépris de certains toubibs envers les autres, simplement parce qu’ils ont fait de longues études. Beaucoup y ont perdu un coeur voire leurs âmes.
Un ancien souvenir également d’un stage de deux mois en maternité où un grand professeur se contentait de passer, ses lunettes sur le bout du nez, sans un regard pour le personnel qui s’était démené pour mettre le bébé au monde. Lui était juste arrivé pour sortir l’enfant au dernier moment et pour recevoir les remerciements des parents, heureux d’avoir vu le grand professeur saluer le nouveau-né ! Rares sont les médecins sachant restés humbles. N’avez-vous pas constaté que la plupart d’entre eux, dans la sphère professionnelle, présentent leur profession bien avant leur nom !
Heureusement il existe quelques exceptions ! J’en connais des médecins en or que j’ai la chance de côtoyer, humains, serviables.
À l’inverse, la réalité hospitalière, c’est cette indifférence de la personne pour ne considérer que « la maladie » sans écouter les souffrances, sans entendre les symptômes, et parfois faute de temps, passer ainsi à côté d’un diagnostic vital.
À force de bonder les urgences pour des petits cas qui ne sont pas des urgences, la faute peut-être à la baisse des médecins traitants, aux pouvoirs publics qui surtaxent les professions libérales, les médecins se retrouvent dans l’obligation de ne plus traiter les malades comme des humains, mais de miser sur la rentabilité !
Rendons à la médecine ce qu’elle fut, et faisons de nos futurs médecins des personnes croyant vraiment dans leur serment d’Hippocrate et non des prescripteurs de médicaments !
Wouah excellent texte